Saint-Denis
aurait été à l'origine un village gallo
romaine appelé Catulliacus où fut inhumé
Denis (Dyonisos) supposé premier évêque de
Paris. A cet endroit fut construit un prieuré en 475 avec
une église abbatiale. Elle était
dégradée sous le règne du roi Dagobert
1er qui fit reconstruire le prieuré et
un oratoire vers 620 où le roi se fit inhumer en
l'an 639.
En
754, le pape procède à Saint-Denis, au sacre du roi
Pépin le Bref. Son fils, Charlemagne, continue
l’œuvre de Dagobert en construisant la nouvelle basilique
carolingienne qui devint sépulture officielle des rois de France.
En
869, Charles le Chauve fortifie le bourg monastique qui prend
l'appellation de Castellum Sancti Dionysii, aujourd’hui
Saint-Denis.
Le bourg blotti contre son monastère profite du prestige de
l’abbaye et devient noeud routier au croisement de la route des
Flandres et de la chaussée Jules-César vers la Normandie.
Avec le création de la foire du Lendit et le
développement au 12 ème siècle des foires de
Champagne, l'abbaye de Saint Denis devint rapidement une puissance
régionale, dotée d'un vaste domaine foncier sous
l'impulsion de l'abbé Suger, à la fois conseiller des
rois Louis VI et Louis VII, vicaire du pape et régent de
France.
La faveur
des grands fit de l'abbaye de Saint-Denis le seigneur et
propriétaire foncier d'une nébuleuse de possessions
disposées en cercles concentriques autour de l'abbaye et du
Chartrain à la vallée de l'Aisne, de la Normandie
à la Champagne et de l'Alsace à l'Angleterre.
Dans
le département de Seine-Saint-Denis, ses biens, fiefs et
domaines étaient localisés à Saint-Denis,
Aubervilliers, Dugny, Le Lendit, Le Pré-
Saint-Gervais, Noisy-le-Sec, Pierrefitte et Tremblay-en-France. Parfois
ces propriétés étaient concédés
à des seigneurs locaux.
La
guerre de Cent Ans, les guerres de Religion avec en 1567 la bataille
entre catholiques et protestants qui ravagea la ville puis la Fronde
accentuèrent le déclin de la ville et de
l’abbaye.
A
partir du règne de Louis XIV, la création de la «
Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr » qui se vit
affecter les revenus de la mense abbatiale.
eut pour effet de démembrer le patrimoine foncier de l'abbaye de
Saint-Denis. A partir de cette époque, Saint-Denis
n’est plus que le dépositaire de la nécropole
royale qui sera pillée à la Révolution.
Enfin,
sous Napoléon 1er, les bâtiments monastiques sont
attribués à la « Grande Chancellerie de la
Légion d’honneur», qui devient maison d’
éducation.
De
nos jours, Saint-Denis est à la fois chef-lieu du
département de Seine-Saint-Denis, lieu incontournable de
l’histoire de France et faubourg industriel de Paris,
surnommée par Blaise Cendrars “ la capitale rouge ”.