Commune de Tremblay-en-France

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Son blason : De sinople au tau d'or, chaussé cousu d'azur, accosté de deux feuilles d'argent posées l'une en bande et l'autre en barre, brochant sur la partition, au chef d'or chargé d'un lion issant de gueules.

Résumé historique

  De nos jours, Tremblay-en-France, appelé Tremulus, Tremuletum et Tremolito   par référence aux trembles ou peupliers blancs, fut appelé successivement Tremblay-Saint-Denis, Tremblay-sans culotte à la Révolution puis Tremblay-les-Gonesses.
Le fils de Charlemagne le roi Louis Le Pieux donnera en 834 le terroir et la seigneurie avec droit de justice à l'abbaye de Saint-Denis. Cette dernière éprouvera des difficultés à s'établir en raison des problèmes causés par les seigneurs de la région jusqu'à l'arrivée du protégé du roi, l'abbé Suger (1081-1151) C'est lui qui va réorganiser le domaine divisé en Petit et Grand-Tremblay, faire  construire au Petit-Tremblay une grange pour recevoir les redevances en nature - le champart- ,  protéger la ferme seigneuriale du Grand-Tremblay et bâtir une seconde  grange destinée à percevoir  les dîmes. Il organise également la paroisse dont l'origine remonterait au IX ème siècle. 

En 1204, Gaucher de Châtillon cède à l’abbaye de Saint-Denis son droit de gruerie (administration des forêts),  ce qui permettra aux moines de défricher et cultiver la totalité du terroir.
En 1247, le droit de justice des religieux sera contesté par le prévôt de Paris qui sera débouté par le Parlement. Ainsi reconnue seigneur de plein droit, l'abbaye peut maintenant créer des fiefs et arrières-fiefs confiés à des vassaux, malgré l'opposition des autres seigneurs. Afin de montrer sa protection sur les religieux, la royauté, en l'occurence le 
roi Philippe IV au retour de son sacre à Reims s'arrêtera au village en 1286. En 1316 le roi Philippe le Long fit de même et vint y coucher.
En 1358, la localité vit des épisodes tragiques pendant la Jacquerie, ce qui amènera les moines  à renforcer en 1370 le château du Grand-Tremblay, siège de leur prévôté, par des murs et fossés et à en confier la garde à un capitaine d'armes.
Vers 1410, les religieux feront même procéder à la démolition de maisons pour renforcer la fortification de la tour du château, mais cela n'empéchera pas les troupes anglaises de l'occuper en 1419. 

Après la guerre de Cent-Ans et la renaissance agricole qui s'ensuivit, la localité prospère et la paroisse fait construire en 1543 une nouvelle église Saint-Médard au Grand-Tremblay, puis en 1556 les moines se voit accorder le droit de tenir deux foires annuelles par lettre du roi Charles IX.
 
En 1663, le Grand Tremblay comporte un château avec une maison seigneuriale et plusieurs corps d’hôtel avec  granges, bergeries, écuries, grande basse-cour, colombier et jardins, l'ensemble étant entouré de murs. Puis à partir de 1691, les biens de l'abbaye commenceront a être démembrés par le Grand Prieur de France, qui remplace les anciens abbés, afin d'obtenir des fonds nécessaires à la maison d’éducation de Saint-Cyr voulue par le roi Louis XIV.

Ses seigneurs

Indépendemment des moines de l'abbaye de Saint-Denis et à partir de 1606, des fractions de terroir sont acquises par des officiers du roi, notamment ses conseillers Lazare de Sellue qui possédait la ferme de Conac  et Jean Baptiste de Bermont. En 1620, ce dernier acquiert la ferme de son collègue et le fief du Moussel. Cette dernière acquisition lui octoie de fait le titre de seigneur de Tremblay puisque son  fief est indépendant de la prévôté abbatiale.

A partir de 1642, les biens de l'abbaye tombent en roture, ce qui permet aux héritiers du seigneur, ses enfants, Jean Baptiste et Martin de Bermont, tous deux parlementaires, d'agrandir le domaine familial par de nombreuses acquisitions.  En 1663, ils détiennent ainsi en indivision  trois fermes – Conac, le Moussel et celle du fief des Tournelles – dont ils agrandissent l'hôtel seigneurial.

Les Bermond liquident leur patrimoine foncier à partir de 1663 au bénéfice de Louis de Bourbon prince de Condé et Jean François Paul de Condi, cardinal de Retz et dernier abbé de Saint-Denis. Après lui, le Grand Prieur de France gérera à partir de 1691 les domaines du Tremblay qui seront 
saisis comme biens nationaux à la Révolution.

Codification

Ptt: 93290

Insee: 93073

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