Sous le nom générique d’armuriers, on a parfois confondu des professions distinctes, toutes travaillant à l’armement de l’homme de guerre. A partir du XI ème siècles chaque pièce d'équipement était façonnée par un artisan spécialisé.
Le haubert, tissu de mailles de fer qui recouvrait le chevalier était fabriqué par les haubergiers.
Les heaumiers fabriquaient le heaume ou casque, l’une des pièces principales de l’armure et particulièrement des armes défensives, telles que cuirasses, casques ou brassards
Les écassiers, préparaient le bouclier en forme d'écusson ou écu
Les brigandiniers faisaient une cuirasse légère, la brigandine, ainsi dénommée parce qu'elle était portée par les fantassins, qu'on appelait alors brigands
Tous ces métiers finirent par se fondre au début du XVI siècle, en une seule corporation qui prit le nom d'armuriers.
A Paris, ces derniers étaient groupés dans une rue qui s'appelait la rue de la Heaumerie, non loin de l’ancienne église Saint-Jacques de la Boucherie et de l'Hôtel de Ville, rue Saint-Denis, au nord de l’actuelle place du Châtelet.
Plusieurs édits de
Charles VI sont relatifs à la réglementation de
la
profession d’armurier, qui, sous ce règne,
atteignit son
apogée, tant l’armure était alors un
objet de
première nécessité. De part leur
participation
à la fabrication des armes, les armuriers étaient
exemptés de participer au Guet organisé par le
Prévôt et connurent plusieurs
réorganisations.,
l'une des plus significatives étant celle de 1562
homologués par lettres patentes de Charles IX, à
Houdan,
au mois de septembre de cette année, et
enregistrés au
Parlement au mois de mars suivant.
Ces
statuts
contenaient vingt-deux
articles, dont une énumération qui
résume les
attributions des armuriers, faire « tous harnais
pour armer
hommes, spécialement les corcelets, corps de cuirasse,
hausse-cols, tassettes brassards, gantelets, harnais de jambes,
habillement de tête, bourguignotes et morions servant
à
gens de pied, tant à l’épreuve
qu’à la
légère ; les armes de jambes ou tonnelets
à courir
en lice enfin, harnais, tonnelets et bassins, servant
à
combattre à la barrière »,
c’est-à-dire toutes armes défensives.
La communauté des armuriers fut pendant tout le Moyen Âge l’une des plus nombreuses de Paris. A la fin du seizième siècle, on comptait encore soixante maîtres armuriers. A partir de cette époque, ils disparurent progressivement car les progrès de l'arquebuse puis du mousquet portèrent un coup fatal à l'armure moyennâgeuse
Le patron des armuriers était Saint Georges, et leur confrérie se rassemblait à l’église Saint-Jacques de la Boucherie, où Saint-Georges était " représenté de grandeur naturelle, revêtu de pied en cap d’une armure d’acier poli, monté sur un cheval caparaçonné à l’antique et avec un harnais d’acier ».
Cette église se trouvait à proximité de la rue de la Heaumerie dans laquelle donnait la ruelle Vide Trognon. A ce croisement se trouvait l’hôtel du « croissant couronné » qui fut acquis en 1504 par le marchand armurier Yvon Chevreau, l'un des notables de Montreuil-sous-Bois.
Ci-dessous le plan tirés du terrier du roi de 1712 localisant sa demeure .