il existait jadis 2 châteaux, ainsi que plusieurs hôtels et maisons à enseigne.
1) Le château primitif dit "vieux château".
Ce château primitif,
en fait un
manoir fortifié ou châtelet était
implanté au sud de Bondy, aux confins des terres de la
seigneurie de Merlan et de la zone marécageuse des alleux de
Bondy. L'emplacement, qui correspond à celui de la gare
SNCF, permettait de contrôler les chemins menant de Merlan
à Villemomble et de Bondy à Montreuil,
Rosny et au-delà Vincennes.
Cet ouvrage fortifié aurait été
édifié sur l'ancien fief de Bondy cité
en 1208 et mis en valeur grâce au prêt
hypothécaire accordé par
l'évêque de Paris. Vers 1320, ce fief aurait
été partagé et partie
donnée en bénéfice au clerc du roi
Jacques Des Jardins, vassal de Guillaume de Garlande seigneur de Livry.
En 1325, le clerc du roi fit donation de sa
propriété à l'abbé de Livry
sans avoir obtenu l'aval du seigneur de Livry son suzerain
direct détenteur du droit de justice sur le fief. C'est
alors que pour montrer son droit, le seigneur de Livry fit construire
le manoir. L'affaire n'en restera pas là et un
procès s'engagea. Il fut tranché en 1345 lorsque
le roi vint à Bondy et rendit amortissement de 25 livres
à l'abbé de Livry pour la terre du Brichet,
à condition qu'il rende hommage au seigneur de la
châtellenie de Livry chargé de la justice. Ce que
fera l'abbé jusqu'à la guerre de Cent-Ans.
Ce conflit classique entre mouvance féodale au seigneur et droit de propriété à l'abbé renaîtra au XVI ème siècle à propos de la ferme édifiée par les moines de Livry dans les jardins du Brichet. A cette époque s'instaure la confusion sur le Brichet, mot qui signifie à la fois bifurcation - en forme de bréchet-, fortification - fort de la Briche et jeu d'adresse - avec des bâtons. Pour simplifier, la "ferme des moines" exploitée par baux ruraux portera généralement la raison sociale de ses bailleurs; ferme de la princesse, du relais de poste etc...et tandis que le manoir s'appellera parfois "la tourelle" ou plus communément Vieux-château.
Voici à quoi devait ressembler le "Brichet ou vieux-château" avec sa tour carrée et sa ferme avec pigeonnier circulaire. Sa description a été rélisée en 1761 par un architecte parisien venu évaluer le coùt des réparations à réaliser. Ce montant étant de 3.400 livres,les réparations n'ont pas été effectuées et l'édifice s'est dégradé au point qu'il a du être détruit vers les années 1820-1830.
Après
le 27 janvier 1383, date de la création de la
Prévôté de Paris et de l'Ile de France,
le château -ou manoir - du Brichet devient siège
de la prévôté du Brichet, relevant de
la justice du seigneur de Livry représentant du roi. Cette
compétence sera réaffirmée
le 21 juillet 1468 par le comte de Tancarville,
maître des forêts royales et la
prévôté seigneuriale du Brichet
intégrée vers 1670 dans le bailliage de Livry
sous l'appellation de prévôté de
Bondy-Livry.
Au XVII ème siècle, l'unification des
justices seigneuriales signa la disparition du château qui
fut désaffecté et pris l'appellation de Vieux
château. Son emplacement correspond de nos
jours aux bâtiments de la gare de Bondy et le "Vieux Chateau" est
maintenant sur la cadastre le nom d'un quartier de Bondy.
Ci-contre, on distingue sur le haut de cette carte de Cassini réalisée au XVIII ème siècle le château d'apparat construit sur la route de Paris à Meaux et l'église. Au centre le moulin, la ferme du Brichet et le Vieux-château.
Entre 1190 et 1210, un orfèvre parisien nommé Jacob Beaucosté acquit une propriété de 7 arpents à l'entrée du village du village de Bondy et y fit construire une maison d'habitation. Il décéda vers 1218 et l'année suivante, son héritier et successeur Guillaume BEAUCOSTE vendit l'ensemble à l'abbaye Saint-Martin Champs. En 1425, cette maison, qualifiée de manoir dans un texte de l'abbaye existait encore, puis on perd sa trace.
On la retrouve en 1639 quand le secrétaire du roi Jacques
Bordier, Intendant fortuné grâce à la
vague
spéculative née de l'entrée en guerre
contre l'Espagne, devient seigneur du Raincy puis acquert en
1651 les droits de l'ancienne seigneurie de l'abbaye Saint-Martin des
Champs, manoir inclus. Le nouveau seigneur du Raincy et de
Bondy consacra sa fortune à faire
édifier sur sa
propriété du Raincy un magnifique
château, incluant dans le parc attenant une partie de Bondy.
Il manifeste peu d'intérêt pour le manoir de
Bondy, en mauvais état et qui sera vendu par les
héritiers Bordier en 1689.
L'acquéreur est l'écuyer, conseiller et
secrétaire du roi chargé des finances Claude
TRIBOULLEAU (1630 + 1706) qui regroupe à partir de 1690 les
terres disponibles autour du vieux manoir de
l'orfèvre Jacob Beaucosté.
En 1700, Claude TRIBOULLEAU fait démolir ce vieux
bâtiment afin de construire un château d'apparat
à sa place. Il obtient ensuite l'autorisation royale lui
permettant de faire dévier et d'aménager le
chemin de Meaux passant devant sa propriété, puis
décède en 1706, la construction
n'étant pas entièrement terminée. Son
fils le Trésorier de France Philippe TRIBOULLEAU demeurant
rue Vieille du Temple à Paris reprend l'ensemble avec le
château qui sera terminé vers 1710 .
A partir de cet instant, le château de Bondy dont la
représentation figure ci-dessous suivra le destin de la
seigneurie de Bondy.
.
La description du château de Bondy, dont il n'existe malheureusement aucune représentation iconographique, était la suivante;
1) Bâtiment de 2 étages bâti en pierres de taille, avec couverture d'ardoises.
2) Dans le hall d'entrée se trouvait une statue équestre de Louis XIV.
3) Le rez de chaussée comprenait un salon à gauche et salle à manger à droite.
4) Au premier étage, 3 chambres et 3 cabinets et 12 chambres de domestiques au 2 ème étage.
Le château sera complété par deux autres bâtiments construits de chaque côté, l'un servant d'office, cuisine et lavoir, l'autre comprenait au rez de chaussée une salle de billard avec au-dessus des chambres pour les domestiques.
5) Dans la cour sur rue se trouvaient les écuries et une remise pour carrosse, étables, porcherie et basse-cour.
6) Le parc s'étendait à l'arrière du chateau sur 7 hectares avec 2 bassins d'agrément et plusieurs jardins à la française. On trouvera ci-contre la représentation de l'un des jardins du château de Bondy. Ce document a été réalisé en 1724, après le décès de Mathieu Pinsonneau, maréchal héréditaire du Laonnois et défunt seigneur de Bondy.
.
Triste destinée
Le
château de Bondy sera démoli dans
l'indifférence générale aux environs
de 1850. Il avait perdu son cachet d'origine et son vaste parc
était défiguré après les
travaux
du canal de l'Ourcq construit
à partir de 1802 sur instruction
de Napoléon
Bonaparte. Terminé en 1822, le canal traversait le parc du
château. Ce dernier entrera dans
l'histoire de France
dans
les mois qui précédèrent la chute de
Napoléon 1er car s'y
déroulèrent en
mars 1814 des négociations pour éviter des
incidents lors de l'entrée dans Paris des troupes
d'occupation russes et allemandes. Le roi de Prusse et le tsar de
Russie y établirent leur quartier
général. Cette fin peu glorieuse explicite
peut-être pourquoi on ne trouve aucune iconographie sur cet
édifice.
De nos jours, à son emplacement transitent journellement des
milliers d'automobilistes car il se trouvait au croisement de
l'actuelle autoroute A 86 et de la route nationale n° 3.
Vanitas
vanitatum, et omnia vanitas.
Il n'en reste rien, pas même une plaque
commémorative.
3) Les hôtels et maisons à enseigne
Le souvenir de quelques unes des maisons de Bondy est parvenu jusqu'à nous.
a) L'hôtel de religieux, dit aussi de la charge ou le prieuré aurait été situé dans l'actuelle rie Jules Guesdes, probablement à l'angle de la rue Jean Jaurès. Un second hôtel plus ancien aurait existé face à l'église actuelle. Tous deux sont cités dans un texte de 1425.
b) L'hôtel du Cerf, situé sur le chemin de Meaux, à l'angle du chemin d'Aulnay, est cité en 1462.
c) L'hôtel du Cygne de la Croix, ancien nom de celui du Dauphin, à l'entrée du village aurait été construit vers 1550.
d) La maison à enseigne " l'image de Notre Dame", situées rue Saint Denis, actuelle rue Jules Guesdes, existait en 1462.
e) La maison à enseigne "les deux"soeurs" située dans la même rue que la précédente, existait au XVI ème siècle.