Les propriétés de l'abbaye de Livry, du seigneur de Merlan et autres exploitants

Le fief de la Main-Ferme, première propriété de l'abbaye de Livry

Fief créé sur 40 arpents avant 1160 par division du fief à péage de la Couronne crée en 1115. Vers 1186 une chapelle et une ferme furent construite par Guillaume de Garlande seigneur de Livry propriétaire de l'ensemble. En 1232, la dame de Livry fit donation pleine et entière du fief et des terres à l'abbé de Notre-Dame de Livry.

Cette première donation avec tous les droits féodaux sera  la seule à ne pas avoir été source de procès entre les différents seigneurs de Livry  et  les abbés du lieu.  

La ferme de la Main-Ferme  

Cette ferme comprenait 40 arpents de terres clos de murs et défendus par une maison-forte. Elle était louée par baux ruraux ordinaires jusqu'en 1484, date où elle est baillée par bail emphythéotique de 90 ans à Colin de Morigny. A l'issue de ce bail en 1574, la ferme était en ruine et inexploitables Aussi les religieux firent exploiter ces terres par leur ferme du Brichet, considérant qu'il s'agissait d'un transfert de fiefs. 

Auparavant; ils avaient crées plusieurs petits fiefs dont nous ne connaissons que les fiefs de l'Esclat et Mondieu qui suivent;

1590-1611

Roland Clément de Raison

Héritiers de Clément de Raison

1612-1635

Jean de Raison

Ecuyer

1636-1640

Geneviève de Raison et Constantin Chevalier

Seigneur en partie de Merlan

1689-1745

Abraham Grostête

Avocat au Parlement, seigneur des fiefs Hugo et Saint-Christ

1747-1749

Jacques Louis Toustain

Avocat au Parlement

1750-1790

Félix Alexandre Le Riche de Cheveigne

Conseiller aux Requêtes

Cette ferme exploitait 138 arpents de terres roturière appartenant pour 55 arpents au seigneur de Merlan et pour 73 arpents au fief de Montjay-Crécy de Noisy-le-sec. Elle sera détruite vers 1750 et ses terres exploitées avec celles des  fiefs Hugo et Saint-Christ ci-dessous. 


Le fief du Brichet et la ferme des Moines , seconde propriété de l'abbaye de Livry

Le fief fut créé en 1208 par le seigneur de Livry mais l'abbé de Livry profita d'une visite royale pour revendiquer les terres de ce fief. En 1344, le roi accepta la requète et divisa le fief entre le seigneur de Livry qui gardera le droit féodal de justice et l'abbé de Livry qui obtient les" jardins du Brichet" attenant au fief. En 1413, les religieux cèdent leur part à Nicolas de Manteville, seigneur d'Aulnay pour 3 écus d'or de rente à bail. C'est lui qui  fait construire la ferme qui exploitait alors 53 arpents de terres labourables morcelées en 23 parcelles. 

La situation se dégrade avec l'occupation  anglaise  et la guerre entre Bourguignons et Armagnacs qui fait fuir les habitants des campagnes même après la paix de 1453.  Pour relancer l'économie, le roi prend es dispositions aux termes desquelles vers 1470 l'abbé de Livry obtient restitution de la ferme et des terres  à l'issue d'une  procédure de saisie féodale pour terres en deshérences..

Et ils feront exploiter leurs terres de la Main-ferme par la ferme du Brichet, considérant qu'il s'agissait d'un transfert de fiefs. Ils seront débouté aux termes de longs procès car ils n'avaient que le droit du sol hors de leur abbaye et non  le droit de justice seigneuriale.

1414-1480

Nicolas puis Eustache de Manteville

Seigneur d'Aulnay

1523-1650

Divers seigneurs

Procès entre l'abbé et le seigneur de Livry

1651-1663

Jacques Bordier

Financier parisien

1664-1684

Anne de Gonzague

Princesse de Bavière

1690-1700

Henri Jules de Bourbon

Prince de Condé par héritage de sa femme

1769-1792

Louis-Philippe d'Orléans

Prince d'Orléans

1792-1793

Jean Duruy

Conseiller d'Etat, acquéreur comme Bien National

1) Le fief de l'Esclat :
 Créé vers 1360. Composé de 32 arpents en 3 parties, l'une à la Main-Ferme , l'autre aux tanières près du Raincy .

2) Le fief Mondieu:
 Composé de 20 arpents; à côté de la Main-Ferme, sur l'ancien chemin de Lagny. Ces deux fiefs sont toujours associés
Créé  vers 1344, il  relevait de l'abbé de Livry et fut créé pour la dame de Mitry Mory et son héritier Jean de Mory. A partir de 1360, il sera couplé avec le fief  de l'Esclat  et ses seigneurs seront les mêmes.
 Les seigneurs de ces fiefs figurent ci-dessous

1400-1413

Pierre de l'Esclat

banquier lucquois

1500-1504

Gérard Le Cocq

Gendre de Nicolas Balue, seigneur des Porcherons et de  Noisy-le-sec

1507-1516

Jacques Charmoulue

Trésorier de France et châtelain de Villemomble

1517-1675

Inconnu

 

1676-1789

Bénigne le Ragois de père en fils

Conseiller au Parlement, financier et baron de Villemomble



Le fief de l'Oisele 

A l'instart du Brichet, il  faut distinguer le fief de l'Oiselet atttesté en 1308 avec droit de moyenne et basse justice relevant  du seigneur de Livry. Il comprenait 67 arpents  un  hôtel seigneurial avec tour carrée édifiée vers 1475 et une maison sur un arpent clos de murs dit le grand clos situé rue Merdery (Roger Salengro). Ce sera le siège de la prévôté de Bondy-Livry.

La ferme de l'Oiselet ,
troisième  propriété contestée de l'abbé de Livry

Vers 1551, le fief de l'Oiselet mouvant du seigneur de Livry est attribué par le roi à son capitaine des gendarmes  Clément de Raison, gouverneur de Montmédy (Meuse). Ce dernier meurt peu de temps après en 1555. Considérant qu'il était le propriétaire du fief, l'abbé de Livry adresse une requête axxeptée par le prieur de Saint-Martin-de-Champs  afin que le défunt bénéficie des honneurs funéraires en l'église Saint-Pierre.

Mais les héritiers du seigneur de l'Oiselet contestent la suzeraineté des religieux. Un procès s'ensuivra et en 1641 les juges mettrons les deux parties à égalité, considérant que la propriété du fief était aux héritiers mais qu'ils devaient payer les arrièrés de location des terres tandis que les religieux devrons faire rédiger un cartulaire de tous leurs biens qui leur coutera 1000 Livres. 

Après cet intermède, la famille de Raison gardera  le fief de 'Oiselet jusqu'en 1666 mais en dissociant  l'arrière-fief du Mainguy qui évoluera séparément. 

La couleur jaune est pour les terres, la bleue pour le fief du seigneur de Livry

1380-1413

Charles puis Jean de Chambly

Seigneur de Livry, Aulnay et Coubron

 
1422-1425

Stéphane de la Roé puis Gonzales de Ruiz

 Procureur et valet du roi

Vers 1480

Pierre Fournier et Nicolas Lancelet

Vasaux de  l'abbé de Livry qui  a repris les terres  par criée féodale vers 1470.

1515-1530

Guillaume Fournier et Etienne de Croulx

1530-1535

Jacquette Ruzé

femme du banquier Jean Spifame

1535-1541

Gaillard Spifame

Trésorier de France

1552-1556

Clément (I) de Raison

Gouverneur de Montmédy (Meuse), seigneur des fiefs Hugo et Saint-Christ

1557-1600

Clément (2) de Raison

Militaire et fils du précédent

1600-1622

Jean de Raison

Baron de Montreuil, seigneur de Merlan

1635-1640

Marie de Georgias

Veuve de Jean de Raison

1641-1673

Procès entre de Raison et l'abbé de Livry

Les droits de Raison sont reconnus sur le fief, ceux de l'abbé sur les terres.

1694-1720

Louis Sanguin

Marquis de Livry

1696-1736

Bénigne Le Ragois

Marquis de Bretonvilliers

1737-1740

Claude de Valle

Sieur de Baubigny-en-Champagne

1741-1749

Jacques Louis Toustain

Seigneur des fiefs Hugo, Saint-Christ et de Raison

1750-1765

Félix Alexandre Le Riche de Cheveigne

Conseiller aux requêtes, gendre Toustain

1765-1768

Hyppolite François Sanguin

Marquis de Livry

1788-1793 Jacques Bossu Maçon qui gagne un procès

Le fief du Mainguy arrière-fief de l'Oiselet  et sa ferme.

Erigé en fief vers 1550 avec 2 arpents  retiré du fief de l'Oiselet; le Mainguy  comprenait une ferme et une  maison localisées de part et d'autres de la rue Médéric (actuelle Roger Salengro).  On croit qu'il doit son nom à Jean Mainguy, garde des grands lévriers de chasse du roi qui avait hérité de 5 arpents  et vendit l'ensemble à Clément de Raison alors officier d'infanterie du roi. qui  fit exploiter la ferme par des fermiers.   
 On ne connauit bien ses propriétaires qu'à partir de Madeleine Rouget, épouse de Jacques Lemaître, Louis Le Couteux, fermier du Brichet dans les années 1720,

1551-1600

Jean Mainguy

 Valet des chasses du roi

   1601-

Jacques Lemaitre

Maître rubannier

1720-1748

Louis Le Couteux

Procureur fiscal et fermier du Brichet

1749-1793

Jean Despriez et héritiers

Officier de la Reine

L'abbaye Notre-Dame de Livry était le troisième propriétaire foncier de Bondy par ordre d'importance . Ses terres représentaient  une superficie de  232 arpents lorsqu'elles  seront vendues comme Biens National en 1791 au conseiller d'Etat Jean Duruy. Cette superficie ne comprend pas la ferme de Groslay et une quinzaine d'arpents vendus avant saisie des biens religieux.
 

La seigneurie de Merlan

Cette  seigneurie relevait au XI ème siècle de l'abbaye puis du prieuré d'Argenteuil  filiale de l'abbaye de Saint-Denis. Elle avait la particularité d'être à cheval sur les terroirs de Noisy-le-sec,  avec 300 arpents et de Bondy avec 150 arpents, ce qui faisait d'elle le 4 ème propriétaire foncier de ce terroir. 
La seigneurie de Merlan sera rattachée à la paroisse de Noisy-le-sec mais s'appelait encore Merlan-lès-Bondy au XVII ème siècle. Elle avair droit de suzeraineté sur plusieurs fiefs dont les deux ci-dessous sur le terroir de Bondy.

Le fief des cluzeaux mouvant du seigenur de Merlan  et de l'abbaye d'Argenteuil.

1) Le fief des Cluzeaux fut érigé  en 1652 par Claude Poyer seigneur de Merlan. Il comprenait  4 arpents extraits de l'Oiselet et 1 arpent du fief de Raison. Vendu en 1660 au financier poitevin Louis de Hautdesens, il sera successivement à Jacques Louis Toustain en 1747 puis en 1759 au vigneron Simon Danquechin de Noisy- le-Sec.

Le fief de Raison 

2) Le fief de Raison fut crée vers 1600 par le seigneur de Merlan et comprenait 12 arpents à l'origine. il appartint successivement à Jean de Raison en 1611, à sa fille Geneviève en 1635 laquelle rendit hommage à Constantin Chevalier. Il faisait alors 55 arpents, puis fut tenu en 1747 par Jacques Louis Toustain qui l'associa avec les fiefs des Cluzeaux et de Raison. En 1750, l'ensemble représentait 138 arpents et était propriété de Claude le Riche de Cheveigne.

1650-1652

Claude Poyer

Secrétaire de la Chambre, seigneur de Merlan

1653-1660

François Angoulvant

 bourgeois de Paris

1675-1684

Denis de Saint-Yon

 bourgeois de Paris

1685-1700

Louis Hautdesens

Général des Finances du Poitou

1740-1758

Jacques Louis Toustain

Seigneur des fiefs Hugo et Saint-Christ

1759-1780

Etienne Simon Danquechin

Vigneron à Noisy-le-sec

 La seigneurie de Merlan était le quatrième propriétaire foncier de Bondy avec 250 arpents  localisés au sud du Vieux-château.
Indépendant de Bondy et de Noisy-le-sec jusqu'au  XV ème siècle, son terroir  fut ensuite rattachée à la paroisse de Noisy-le-sec. A la Révolution,  les terres localisées sur Bondy seront intégrées à cette commune.
Les autres propriétaires de terres à Bondy 

1) L'abbaye Saint-Antoine-des-Champs possédait à Noisy-le-sec une ferme qui exploitait une vingtaine d'arpents aux limites territoriales de Bondy, Noisy et Bobigny, au lieu dit  la "Porte Saint-Antoine " à proximité du carrefour dit de Rosny de nos jours. Cette exploitation relevait des possessions que les religieuses possédaient à Montereau, à Montreuil-sous-Bois.

2) Le fief et la ferme du Martray à Noisy-le-Sec qui auraient relevés de l'abbaye de Saint-Denis possédaient une dizaine d'arpents sur Bondy, en bordure des seigneuries de Bondy et Merlan. Ses terres ne sont pas localisées avec précision.

3) L'abbaye de Tiron,  fondée en 1130, possédait au Raincy un monastère dit de Saint-Blaise qui possédait environ 40 arpents au  nord de Bondy. Cette possession donna son nom au toponyme Terre Saint-Blaise.

4) L'abbaye de Saint-Maur possédait les droits de la léproserie dont 8 à 10 arpents relevaient du terroir de Bondy.

5) Le seigneur de Villemomble possédait le fief  de la Garenne, à Villemomble dont relevait une ferme dite " du Colombier". Vers 1494, la  succession des frères Jean et Gaspard Bureau, respectivement seigneur de Noisy le sec et de Villemomble provoqua une scission des terres dont une vingtaine d'arpents se trouvaient sur Bondy.