Première page--Précédente
Suivante--Dernière page
Les
familles Budé et Chevalier
Union de familles bourguignonne et
briarde
A la fin de la guerre civile entre France
et Bourgogne alliée à l'Angleterre, la famille du bourguignon Dreux 1er
(1395-1422), époux de Jeanne Peschard, et celle du briard Jean
Chevalier (ca 1380- 1440) payeur des gages du parlement de Bordeaux
puis secrétaire du roi Charles VI et supposé fils de Pierre, écuyer de
Charles V, marièrent vers 1444 leurs enfants respectifs ; Ainsi
Catherine Budé (1429-1452) épousa le contrôleur des
Finances Etienne
Chevalier (1410-1474).
Les deux familles avaient été anoblies en
1399 par Charles VI, les Budé ayant fait fortune dans le négoce dans le
ravitaillement des garnisons du roi et les Chevalier dans
l'administration royale. Cette alliance va leur permettre de mener une
politique de solidarité interne et d'alliance avec les familles de même
condition sociale (Le Picart, Guillart, Raguier, Turquan, Thumery) et
de réaliser un important patrimoine foncier en région parisienne ainsi
composé
Patrimoine foncier composé de
trois
châtellenies;
Pour Dreux 1er Budé, au Sud , la
châtellenie d'Yerres-en-Brie (Essonne) acquise en 1452 de Louis de
Châtillon pour 800 écus d'or, dont relevaient plusieurs fiefs répartis
en région parisienne et des fiefs-rentes sur la châtellenie de
Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis. Son fils Jean époux de
Catherine Le Picart puis ses six petits-fils : Dreux II, Jean,
Guillaume le philosophe, Louis et Jean le jeune compléteront le domaine
familial par mariages, échanges ou acquêts avec des seigneuries pour la
plupart relevant de l'évêque de Paris ou de son chapitre.
Pour Etienne Chevalier, au Sud-est les
châtellenies d'Eprunes près de Réau et du Vignau, écart de
Jouy-le-Châtel (Seine-et-Marne) complétées à l'Est par les fiefs rentes
sur la châtellenie de Montreuil apportés par son épouse Catherine Budé.
Le couple n'aura qu'un fils Jacques 1er, époux de Jeanne Le Picart,
comptable de formation comme son père, qui recevra après la mort de ce
dernier la totalité de la châtellenie montreuilloise et en indivision
les châtellenies d'Eprunes et de Vignau. A la génération suivante, les
petits-fils d’Étienne étaient : Etienne III seigneur d'Eprunes
avec Pierre 1er époux Marie Guillart, Jacques II époux Catherine
Turquan seigneur de Montreuil et enfin Nicolas 1er époux Marie
Barthélemy seigneur du Vignau.
Une période
diffiçile, les guerres de
religion
Avec l'intolérance religieuse que va
engendrer les guerres de religion de 1562 à 1594, les génération
suivantes des deux familles vont se diviser entre catholiques et
protestants, ce qui va rendre plus difficiles les partages successoraux
et éparpiller le patrimoine foncier réuni par les générations
précédentes.
A) Du côté Budé, l'aîné Jean IV (
1456-1528), fils de Dreux II et Guillemette Thumery, châtelain d'Yerres
et époux de Jacqueline Bailly dame de Conflans l'Archevêque, restera
catholique. Le couple aura deux fils :le notaire Dreux III Budé
qui conservera après 1573 la châtellenie d'Yerres, réunie par sa mère
qui en avait rendu aveu à la Chambre des Comptes en 1553 et 1554 après
le décès de son époux.
Le maître des Eaux et Forêts Pierre 1er
Budé , marié à Anne Brachet, sœur cadette de Jeanne épouse de son frère
Dreux III Budé.
Par contre, son frère Guillaume Budé,
bibliothécaire du roi, philosophe renommé et fondateur du collège de
France et époux de Roberte Le Lieur, deviendra protestant et conservera
les seigneuries de Marly-la-Ville et Bois-le-Vicomte. Le couple aura
trois fils, Dreux et Antoine, le dernier étant Jean qui se réfugia à
Genève où il mourut en 1587
B) Du côté Chevalier, la situation
était identique car les enfants de Pierre et Marie Guillart s'étaient
divisé entre les catholiques, Louis et son frère Pierre devenu évêque
de Senlis. Par contre leur frère aîné Charles général des Finances et
seigneur d'Eprunes deviendra l'un des proches de l'amiral de Coligny et
sera assassiné en août 1572 lors de la Saint-Barthélemy. Sa sœur
Madeleine épousera le général des Finances de Bretagne Guy Arbaleste,
également protestant. Les autres membre de cette fratrie , Jacques II
Chevalier époux de Catherine Turquan et son frère Nicolas époux de
Marie Barthélemy resteront catholiques.
L'alliance se termine par deux
procès.
Après la Saint-Barthelemy, l'entente
familiale née du mariage d’Étienne Chevalier et Catherine Budé ne
résistera pas à l'épreuve des guerres de religion. En effet, la famille
Budé commence à vendre une partie des seigneuries mouvantes de la
châtellenie d'Yerres, notamment celle de Pontault -Romaine tenue depuis
1507 par Dreux II Budé et cédée en 1570 à l'évêque de Paris. Puis la
veuve Madeleine Chevalier contestera en justice les droits féodaux de
Dreux III Budé sur la châtellenie d'Yerres, et obtiendra réparation
financière en 1584. Après le décès en 1587 du châtelain Dreux III Budé,
son créancier le contrôleur des guerres Pierre Moreau, obtiendra en
1588 saisie judiciaire sur sa succession.
Ce fut le coup de grâce pour l'alliance
familiale car Pierre Moreau était allié au banquier Constantin
Chevalier, sans que l'on puisse encore affirmer que ce dernier était un
lointain descendante d’Étienne Chevalier et Catherine Budé.
Ainsi pris fin après 150 ans et cinq
générations l'alliance entre les familles Budé et Chevalier, dont le
schéma figure page suivante et en annexe généalogique.
§§§
Notre but n'étant pas d'établir la
généalogie de la famille Budé, la suite concerne uniquement la famille
de Constantin Chevalier qui débute au chapitre suivant :