1202 |
L'évêque
de Paris est directement ou indirectement le plus important
propriétaire terrien de Bondy. Par établissements
religieux interposés, il contrôle 2/3 du terroir
avec Saint-Martin-des-Champs, les abbayes de Saint Denis, d'Argenteuil,
de Maur des Fossés, de Tiron, de Notre Dame de Livry, les
églises parisiennes de Saint-Denis du Pas et de
Sainte-Marine, sans compter la châtellenie de Montjay.
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1202 |
Le
roi Philippe Auguste accorde à Guillaume de Garlande
seigneur de Livry en l'Aulnoye des droits sur la dîme
d'Argenteuil, des droits de gruerie sur les bois de Bondy,
complétés après la victoire de
Bouvines en 1214 par des droits sur Montreuil-sous-Bois et partie du
bois de Vincennes. Le tiers du terroir de Bondy est maintenant
inféodés aux châtellenies de Livry et
Montmorency. |
1208 |
Pierre
de Nemours, le nouvel évêque de Paris
accorde un prêt hypothécaire important
(140 Livres ) pris sur la dîme de Saint-Martin des Champs
perçue à Bondy. Le
bénéficiaire est le chevalier Philippe
de Saint-Paul
désireux de développer et défricher le
vaste fief dont il est propriétaire à Bondy.
Cette propriété, tenue par un homme
libre, Etienne Cottereau sera démembrée au
début du XIV ème siècle et
donnera naissance à la plupart des 12 fiefs et
arrières-fiefs. |
1230 |
Les
moniales de l'abbaye Saint-Antoine de Paris s'implantent à
Bondy, vraisemblablement sur donation d'Agnès II de
Mauvoisin, petite fille de Gautier d'Aulnay et veuve de Guillaume de
Gerberoy et de Dreux II de Cressonsacq. Elle deviendra la 4
ème abbesse (1233-1240) de cette abbaye cistercienne. |
1232 |
Marie
de Garlande, veuve de Henri de Grandpré fait donation
entière de son fief de la Main-Ferme à Bondy en
faveur de l'abbaye augustine de Notre-Dame de Livry. |
1254 |
De
retour de captivité, le roi Louis IX (Saint Louis) favorise
l'Ordre du Temple chargé de la défense des lieux
Saints. En 1260, la famille de Garlande est en disgrâce et
abandonne aux Templiers ses terres de Clichy en l'Aulnoye (100 arpents)
où sera construite la Commanderie régionale de
cet ordre. En 1267, cette famille abandonne également des
bois au Nord de Bondy (280 arpents) |
1263 |
L'abbaye
Saint-Martin-des-Champs bénéficie des revenus du
péage de Bondy que lui a abandonnée le seigneur
de Livry. Dans le même temps, les religieux
modifient le régime d'exploitation de leurs terres
et abandonnent l'exploitation en faire valoir
direct de leur ferme de la Grange, en bordure de Noisy-le-sec par la
mise en fermage, sous l'égide d'un maire chargé
du contrôle et d'un fermier et d'un sous-fermier. Ils
créent également une censive dans le village qui
compte une trentaine de maisons d'habitation et font édifier
une seconde ferme destinée à la
location. Leur souci de rentabiliser la seigneurie rurale de Bondy est
évident.
Le prieur de Bondy assumera jusqu'au XIV ème
siècle la gestion des biens qui lui sont
rattachés soit, outre le village de Bondy, le fief
du Luat à Montreuil et depuis 1168 le fief de Clacy
à Noisy le Sec. |
1277 |
Le
roi Philippe III le Hardi reprend en main la châtellenie de
Livry . C'est la fin de la famille Garlande dans la région..
En 1280, le roi en fait donation à son premier chambellan
Pierre V de Chambly. |
1285 |
La
population était d'environ 250 personnes,
employés aux travaux agricoles et forestiers, sous le
conduite d'un maire, officier seigneurial de l'abbaye Saint Martin des
Champs. C'est apparemment à cette époque
que le prieur de Bondy rejoint définitivement l'abbaye
mère à Paris. |
1307 |
Le
roi Philippe IV le Bel saisi les biens de l'ordre des Templiers qui
sera supprimé en 1312. Les propriétés
sont dévolues à l'ordre des Hospitaliers de
Jérusalem qui les met en location, dont celles de Bondy et
de Clichy en Aulnoye. |
1325 |
Le clerc du roi Jacques
Des Jardins fait donation à l'abbé de Livry de
son fief du Brichet qui est intégré dans le fief
de la Main-Ferme. Son suzerain le seigneur de Livry s'oppose
à la donation. C'est vraisemblablement à cette
occasion que le seigneur de Livry fait édifier à
proximité un manoir dit le château, plus tard
"Vieux- Château, afin de marquer les limites de sa justice et
de son territoire.
Le Parlement de Paris est saisi du différend pratiquement au
début de la guerre de Cent Ans qui débute en
1337.
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1345 |
Le
roi Philippe VI passe à Bondy et Livry après la
défaite de Crécy et donne le fief du Brichet
à l'abbé de Livry, à condition qu'il
rende hommage au seigneur de Livry. A partir de cette
décision, les créations de fiefs et
d'arrières fiefs vont se multiplier à partir,
croit-on, du fief de Philippe de Saint-Paul apparu en 1208. |
1348 |
La
maladrerie de la Madeleine lès Bondy était en
ruine lors de l'épidémie de peste qui frappe la
région. Elle relevait de l'abbaye de
Saint-Maur-des-Fossés mais bénéficiait
du soutien financier de l'abbaye Saint-Antoine des Champs et de la cure
de Bondy. |
1363 |
A
partir de cette date, le duc de Bourgogne Philippe
le Hardi transitera une
vingtaine de fois à Bondy où y
séjournera avant sa mort en 1404. |
1383 |
Création
de la Prévôté de Paris et
d'Île de France, structure administrative et judiciaire dont
le ressort s'étend sur Paris et les 3
départements actuels de la petite couronne. Bondy
relève dorénavant du bailliage de Livry,
prévôté du Brichet. Toutefois, les
abbayes Hautes-Justicières de Saint-Martin et d'Argenteuil
conservent leurs droits de justice seigneuriales. |
1414 |
Guerre
civile entre Armagnacs et Bourguignons. Les premiers sont
représentés à Bondy par Pierre de
l'Esclat, qui tient le fief du même nom, les seconds par
Nicolas de Manteville qui a acquis pour 3 écus d'or partie
du fief du Brichet appartenant aux religieux de Livry et Pierre
Bouchard, seigneur du fief Hugo et héraut d'arme en 1433 du
Duc de Bedford, régent de France au titre de l'occupant
anglais.
Les belligérants campent à Vincennes et
font régner l'insécurité, ce qui
amène les paysans à abandonner les cultures. |
1421 |
L'anglophile
Hugues Rapiout, président du Conseil des
Requêtes, prévôt des marchands de Paris
et vassal de la maison de Dreux devient seigneur de Livry en l'Aulnoye.
Disparition de la maison de Chambly de la région. |
1436 |
Paris
est libéré de l'occupation anglaise. L'abbaye de
Livry récupère une partie des terres
aliénées du Brichet en utilisant la
procédure de saisie féodale autorisée
en 1437 par le roi Charles VII pour les terres abandonnées
ou en déshérence. Le calme revient difficilement
et la reprise agricole se fera attendre jusqu'en
1460, faute d'argent et de bras. |
1446 |
L'ancienne
noblesse ( de Garlande, de Chambly et de Grandpré ) qui
possédait des terres inféodées
à Bondy a été remplacée par
des proches du roi Charles VII ;
1) Antoine
de Chabannes, comte de Dammartin devient
seigneur des châtellenies, baronnies et seigneuries de Livry
en l'Aulnoye, Coubron et Villemomble (Seine Saint-Denis), Assy en
Multien et Montepilloy (Oise) et Tours sur Marne (Marne).En sa
qualité de seigneur suzerain de Livry, c'est lui qui
perçoit dorénavant le 1/3 des dîmes des
terres fieffées de Bondy.
2) Jean
Bureau, maître-artilleur du roi
devient en 1445 par sa femme seigneur de Noisy le Sec et des terres du
Colombier à Bondy.
3) Gaspard
Bureau son frère
reçoit en 1446 partie de la seigneurie de Villemomble qu'il
complétera en 1470.Ces 3 seigneurs tiennent les fiefs de
Bondy relevant de leur seigneurie respective.
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1500 |
La
renaissance agricole est en plein essor. L'officier du roi Simon
Sanguin, nouveau seigneur de
Livry en l'Aulnoye et de Beaumarchais ( 77) obtient le droit de
rédiger le censier de ses terres et d'aménager
les propriétés qu'il détient. A Bondy,
les terres qui relèvent de sa mouvance féodale
sont les fiefs Hugo (1348) et de l'Oiselet (1380) et il a
droit de justice sur le fief du Brichet |
1525 |
Le
sud de Bondy relevant des seigneurs de Merlan et de Livry est
exploité à partir des fermes du
"vieux-châteaux" à Bondy, de" Saint-Maur"
à Noisy le sec et du "Colombier" à la Garenne de
Villemomble, auxquels s'ajoute les fiefs des Cluzeaux et de
l'Oiselet. Ce dernier sera divisé pour former
l'arrière-fief du Mainguy.
La bourgeoisie parisienne a pris le contrôle de ces
terres avec l'avocat au Parlement Jean Laultier et le financier
lucquois Jean Spifame. Ils sont membres de l'oligarchie
financière gravitant autour du " surintendant des
finances " Georges de Beaunes de Semblançay qui sera pendu
pour prévarication en 1527. |
1537 |
Le roi
François 1er commence à vendre les
propriétés religieuses afin de lutter contre
l'Empire de Charles Quint et la progression du protestantisme. La vente
concerne les terres de ;
Saint-Maur des
Fossés (1537), l'abbaye de Tiron (1540) , une partie des
terres de Saint-Martin qui ne conserve que sa réserve
seigneuriale (1563) ainsi que la seigneurie de Merlan ( 1577). Seule
l'abbaye séculière de Livry conserve ses biens
dont ceux de Bondy comprenant le fief de la Main-Ferme, la terre avec
la ferme du Brichet et partie de l'Oiselet ainsi que le fief Mondieu.
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1550 |
Le
gouverneur de Montmédy Clément
de Raison, capitaine des
gendarmes du roi, fait l'acquisition - ou reçoit
du roi - les fiefs de l'Oiselet, Hugo et Saint-Christ. Il est
déjà seigneur de Montsaigle,
écart de Villeparisis, à ce titre vassal de
l'évêque de Paris et a droit au titre de
Monsieur de Bondy au nom du roi. C'est sous ce surnom que son
arrière-petit-fils François Urbain de Raison sera
tué en octobre 1702 lors d'une charge à la
tête du régiment de Saint-Pouange formé
par Colbert.
La famille de Raison possédait le moulin de Bondy, la ferme
du
"Vieux-château", plusieurs maisons et divers fiefs mouvants
du
seigneur de Livry et sera
présente dans la localité jusqu'aux environs de
1730.
La stèle de Clément de Raison mort en 1556 est
encore dans l'église Saint-Pierre, à gauche de la
porte d'entrée. |
1563 |
Vente
de la seigneurie de Bondy de
Saint-Martin des Champs à l'avocat au Parlement Philibert
Regnard, qui ne la conservera que peu de temps. A son
décès, la propriété sera
partagée entre son gendre Jacques de Baugy,
déjà seigneur de Leudeville et Malicorne (
Essonne) qui recevra 5/6 des biens et 1/6 à Jean Gouillard,
marchand de Noisy le sec, son autre gendre. |