La compagnie de pontonniers de l'armée d'Orient (1798-1801)

L'armée d'Orient.

Initiateur du projet d'occuper l'Egypte, le général Bonaparte, commandant en chef de l'expédition, choisi personnellement les unités, notamment les demi-brigades d'infanterie qui venaient d'Italie et avaient servi sous ses ordres.
C'est ainsi qu'il fixa son choix sur  la 1ère compagnie du 2er bataillon de pontonniers dont il avait apprécié la valeur lors de la première campagne d'Italie de 1796.
Mais ironie du sort, nul n'a cité ces pontonniers, pourtant présents comme nous en avons la preuve dans la liste des unités composant les forces terrestres de l'armée d'Orient selon l'ouvrage " Historique des régiments ( page 423 ) dont la composition était la suivante:

Commandant en chef: Général Napoléon Bonaparte
Chef d'état-major : Général Louis-Alexandre Berthier
Effectif: 45 000 dont 33 000 en Égypte répartis en 47 bataillons et 20 escadrons plus une compagnie des guides à pieds et à cheval  forte de  500 hommes

Division Reynier
Commandant: Général Jean-Louis Reynier
Généraux de brigade Damas et Verdier
Effectif:
 3 450 hommes
Composée des régiments suivants:
9e demi-brigade d'infanterie de ligne : 3 bataillons pour 1 620 hommes
85e demi-brigade d'infanterie de ligne : 3 bataillons pour 1 840 hommes
Légion maltaise: 2 bataillons
Division Kleber
Commandant: Général Jean-Baptiste Kléber
Généraux de brigade Lannes et Lanusse
Effectif:
 4 900 hommes
Composée des régiments suivants:

2e demi-brigade d'infanterie légère :
3 bataillons pour 1 450 hommes

25e demi-brigade d'infanterie de ligne :
 3 bataillons pour 1 650 hommes

75e demi-brigade d'infanterie de ligne :
3 bataillons pour 1 800 hommes
Division Menou
Commandant: Général Jacques-Francois Menou
Effectif:
5 200 hommes
Composée des régiments suivants:

22e demi-brigade d'infanterie légère :
3 bataillons pour 1 100 hommes

13e demi-brigade d'infanterie de ligne :
3 bataillons pour 2 500 hommes

69e demi-brigade d'infanterie de ligne :
3 bataillons pour 1 600 hommes
Division de réserve
Commandant: Général Louis André Bon
Généraux de brigade Rampon et Murat
Effectif:
4 700 hommes
Composée des régiments suivants:

4e demi-brigade d'infanterie légère :
 2 bataillons pour 1 100 hommes

18e demi-brigade d'infanterie de ligne :
3 bataillons pour 1 650 hommes

32e demi-brigade d'infanterie de ligne :
3 bataillons pour 1 950 hommes
Division de cavalerie (sans chevaux)
Commandant: Général Alexandre Dumas
Généraux de brigade Leclerc et Zayonczek

Effectif:
3 050 hommes Composée des régiments suivants:
7e régiment bis de hussards:
3 escadrons pour 630 hommes
22e régiment de chasseurs à cheval :
3 escadrons pour 280 hommes
3e régiment de dragons :
2 escadrons pour 390 hommes
14e régiment de dragons :
 3 escadrons pour 640 hommes
15e régiment de dragons :
2 escadrons pour 230 hommes
18e régiment de dragons :
4 escadrons pour 330 hommes
20e régiment de dragons :
3 escadrons pour 530 hommes

Division d'Artillerie
Commandant de l'artillerie: Général Elzéard de Dommartin
Puissance de feu: 

171 pièces d'artilleries dont:
35 canons de siège, 24 obusiers ,40 mortiers 

Effectif: 
3 150 hommes répartis dans 5 compagnies à cheval, 14 compagnies à pied et 9 compagnies de demi-brigades

Division du Génie
Commandant du génie: Général Maximilien Caffarelli du Falga

Effectif:
1 200 hommes ainsi répartis:
775 sapeurs, 190 mineurs, 165 ouvriers, 25 aérostiers

Troupes en garnisons hors d'Egypte

Garnisons en Corse: 

3 600 hommes des unités suivantes:
23e demi-brigade d'infanterie légère: 

3 bataillons de 2 500 hommes
1er bataillon de la 86e demi-brigades d'infanterie de ligne: 1 bataillons pour 1 100 hommes

Garnisons à Corfou: 8 000 hommes
Division Chabot:
4 000 hommes des unités suivantes:
6e demi-brigade d'infanterie de ligne:
3 bataillons pour 1 000 hommes

79e demi-brigade d'infanterie de ligne:
 3 bataillons pour 3 000 hommes

Garnison à Malte
Division Vaubois: 

4 000 hommes
3e bataillon de la 7e demi-brigade d'infanterie légère: 1 bataillon pour 1 150 hommes
19e demi-brigade d'infanterie de ligne:

2 bataillons pour 1 050 hommes
1er bataillon de la 80e demi-brigade d'infanterie de ligne: 

1 bataillon pour 550 hommes 

Éléments divers tirés des 6e et 41e demi-brigade d'infanterie de ligne ainsi que de la 23e demi-brigade d'infanterie légère: 1 200 hommes.


Les pontonniers, ces oubliés de l'histoire militaire.

On peut constater que nul n'a cité les pontonniers dans cette longue liste. En fait, ces pontonniers relevaient de l'artillerie et appartenaient à  la 1ère compagnie du 2 ème bataillon de pontonniers venue d'Italie.
Cette unité étaient aux ordres du général Antoine François Andreossy, hydrographe de formation, directeur des équipages de pont de l'armée d'Italie et du chef de bataillon de pontonniers Louis Tirlet.
Cette compagnie était forte de 75 hommes, sous-officiers, ouvriers et pontonniers confondus, commandés par des officiers aguerris. 
Ces derniers étaient le capitaine Charles François Leclerc, un ancien du 4 ème bataillon Fédérés de Paris et le lieutenant François Louis Bouchu, un bourguignon qui gagnera ses galons de capitaine en Egypte. Les autres lieutenants étaient le suisse Jean Louis Mathieu, le parisien Toussaint Bricon, ancien sergent-major des ouvriers d'artillerie et enfin Jean Lamy un autre bourguignon, ancien fantassin du siège de Toulon en 1793.

L'acheminement des troupes et leur débarquement du 1er juillet 1798 sur les côtes égyptiennes.

Transportée par la flotte française de Méditerranée commandée par le vice-amiral BRUEYS, le gros de l'armée parti de Toulon, avec les navires de guerre mais aussi des ports d'Ajaccio, Gênes et Rome pour les unités venues d'Italie. Une partie de l'armée fera escale le 11 juin à l'île de Malte qui servit de base arrière, puis les premiers éléments débarquent le 1er juillet à proximité d'Alexandrie près du lac Muryat (Maréotis) à l'ouest du Caire, dont le port et la ville sont pris le lendemain le 2 juillet 1798.

Le transport et le débarquement des pontonniers

L'unité de pontonniers étaient parties de Gêne (Italie), et non de Toulon, à bord de l'un des 73 bateaux de transport aux ordres du général Baraguey d'Hilliers. C'était la première fois qu'une compagnie de pontonniers participaient à une telle opération maritime. Ses hommes portaient l'uniforme de l'infanterie en vigueur jusqu'en 1804, avec son chapeau caractéristique.
Ils arrivèrent à Alexandrie (Egypte)  le 2 juillet 1798 et furent aussitôt chargés de débarquer les chevaux amenés par bateaux. L'opération ne dura qu'une journée, ces chevaux étant en nombre réduits et strictement réservés à l'artillerie car la cavalerie et les autres corps devaient se fournir sur place.
Puis la compagnie pris la direction du Caire (Al Qahira) avec les unités du 4 ème régiment d'artillerie, en longeant le bord du Nil, évitant ainsi de passer par le désert et Chebreis où les premiers combats d'avant-garde eurent lieux le 13 juillet contre les Mameluks.

La participation des pontonniers aux opérations militaires de l'armée d'Orient.

combats en Egypte (1798-1801)Lors de la célèbre bataille dite des Pyramides contre l'armée des Mamelouks qui se déroula le 22 juillet 1798, les pontonniers se trouvent avec le parc d'artillerie de siège et en arrière du gros des troupes françaises remontant le Nil en direction du Caire. L'ennemi était retranché sur la rive droite, à hauteur du village d'Embabeh, son dispositif défensif étant formé par une flottille armée qui couvrait le fleuve. Après une période d'observation, leur cavalerie charge les troupes françaises formées en carré avec l'artillerie divisionnaire au centre. Malgré plusieurs charges, les cavaliers sont repoussés après avoir subit de lourdes pertes. Nos troupes vont alors attaquer les retranchements ennemis et en prennent le contrôle après que l'infanterie at fuit en déroute.

Après cette première victoire, le général en chef Napoléon Bonaparte installe le 23 juillet 1798 son Quartier Général dans la capitale égyptienne du Caire.
Sur son ordre, les pontonniers lançent un grand pont de bateaux permanent dans le vieux Caire, devant l’hôpital militaire d’Ibrahim Bey. Pour cela, ils durent réquistionner des bateaux locaux car, malgré l'ordre de Bonaparte du 26 mars 1798 demandant la construction de 30 pontons légers pour l'armée d'Orient, les pontonniers ne disposaient d'aucun matériel spécialisé. Avec ce nouveau pont, les troupes pouvaient passer d’une rive à l’autre du Nil sans être transportées dans des embarcations. Pendant la quinzaine de jours que dura la construction, les pontonniers tenaient garnison dans l'Arsenal du Caire, avec les quelques 170 pièces d'artillerie amenées de France.

Le désastre naval d’Aboukir

Mais le 1er août 1798, la flotte française qui était au mouillage dans le port d'Aboukir est attaquée puis détruite par la flotte anglaise de l’amiral Nelson. Ainsi le corps expéditionnaire est isolé de la France et ne peut compter sur l’envoi de renfort pour les opérations militaires en préparation.

C’est dans ce cadre que le 20 septembre 1798, le commandant en chef Bonaparte demande au général d’artillerie Dommartin de faire construire des ponts mobiles et pliants d’une portée de 8 à 10 mètres afin de traverser les nombreux canaux de la région. Devant être transportés par 2 dromadaires, ces ponts devaient servir à l’artillerie divisionnaire (références Correspondance militaire de Napoléon , tome 2, année 1876, dépôt de la Guerre). Mais il ne semble pas que cette instruction ait été suivie d’effets positifs car personne ne parle de ces ponts dans les différentes opérations militaires qui vont se dérouler. Par la suite, tous les corps utilisèrent les dromadaires pour le transport des matériels et des blessés puis fut créé le 9 janvier 1799 un régiment de dromadaires à 2 escadrons qui rendront de grands services lors des opérations suivantes. A cette époque, l'armée avait modifié ses uniformes afin de les adapter au climat, les pontonniers gardant leur uniforme bleu foncé. 

Les campagnes de Basse-Egypte, du Fayoum et de Haute-Egypte

L'activité principale des pontonniers étant de construire des ponts pour l'artillerie, la compagnie stationnait la plupart du temps avec la grosse artillerie du parc de siège. Néanmoins, une escouade participait à la demande aux convois de ravitaillement sur le Nil et, sur demande du commandement, à des opérations de reconnaissance. C'est ainsi que le général Andreossy et le chef de bataillon de pontonniers Louis Tirlet, avec une centaine d’hommes, partirent de Damiette le 3 octobre à bord d’une flotille armée et rentrèrent le 28 du même mois. Cette opération visait à reconnaître le lac Menzaleh et la ville de Peluse, aux limites orientales du delta du Nil, de nos jours embouchure du canal de Suez.L'opération préparait la conquête de la Syrie qui se déroulera à partir du mois de février 1799.

Au mois d'août 1798, une partie des pontonniers, probablement une demi compagnie, commandée par le capitaine Charles Louis Leclerc, participa à l'opération menée par le général Desaix dans la région désertique du Fayoum, au sud-ouest de Caire. Il s'agissait de disperser une troupe mobile d'ennemis conduite par un certain Mourad Bey en remontant le cours du Nil avec 4000 hommes, dont une flottille armée.
Après trois combats qui eurent lieux les 1er, 5 et 9 octobre 1799, à Samhoud et Sédiman, l'ennemi quitta la région du Fayoum pour descendre plus au sud. Desaix poursuivi l'ennemie.
Plusieurs combats auront lieu les 3 janvier 1799 devant Saouaqui puis à Tahtah, puis encore le 22 janvier 1799 à Samhoud et enfin le 11 février à Redecieh. A chaque fois, l'ennemi se retirait et il était difficile au gros de l'armée de suivre sa flotille sur le Nil. C'est ainsi que le 3 mars 1799 , l'ennemi monta une embuscade devant le village de Benout où la flottille sera anéantie, malgré la présence d'une canonnière. La plupart des 500 soldats français seront tués. Combien de pontonniers parmi ceux-ci, nous l'ignorons.
Ils seront vengés le 8 mars à Keneh par le général Belliard venu appuyer Desaix. Tous deux poursuivirent la remontée du Nil sur plus de 900 kilomètres, jusqu’à Assouan où le 12 août 1799 ils dispersèrent une armée de mameluks. Pendant ce temps, une campagne plus importante se préparait sous la conduite de Bonaparte. 

Les campagnes de Syrie et de Palestine

uniformes français en Egypte (1798-1801) Au mois de février 1799, le général en chef regroupe une armée de quelques 14.000 hommes et marche vers la Syrie par la route côtière d’El Arich, dans le Sinaï afin de contrer les troupes turques qui descendent de Damas.
A cette occasion, la compagnie de pontonniers, alors forte de 47 hommes, sera complétée par un détachement de 25 marins et 14 artistes de marine. Ils étaient avec le parc d'artillerie et l'artillerie divisionnaire car les canons de sièges avaient été embarqués à bord de navires. Ces pontonniers ne participèrent pas directement à l’affaire d’El Arich où l'avant-garde du général Reynier enlève un camp de Mameluks dans la nuit du 14 au 15 février. Mais le fort d'EI Arich résiste et capitulera seulement le 20 février.
Le lendemain, la division du général Kléber entame le siège de Gaza en Palestine et prend la ville le 24 février (ou le 3 mars 1799 selon les sources). L'armée poursuit sa route vers Jaffa où les pontonniers doivent lancer deux ponts pour amener l'artillerie du général Dommartin à portée de tirs. La ville est prise après plusieurs assauts et les troupes progressent jusqu'à la ville d'Haïfa abandonnée par l'ennemi qu'ils occupent le 17 mars.

Echec du siège de la forteresse de Saint-Jean d'Acre(19 mars au 21 mai 1799) malgré un fait d'arme des pontonniers.

L'avant-garde de l'armée arrive le 18 mars à proximité des fortifications mais la rivière Keisoun entrave la progression de l'artillerie. Aussi les pontonniers travaillèrent toute la nuit du 18 pour lancer deux ponts qui permettent le passage des canons ( une caronade de 32, 4 pièces de 12, une trentaine de 4 et huit obusiers). Ces canons devaient suppléer à l'absence de l’artillerie de siège transportées par bateaux coulés par la flotte anglaise. C'était peu pour détruite les épaisses murailles.
Aussi, sur ordre de Bonaparte, cinq pontonniers volontaires allèrent à la nage s’emparer d’une chaloupe anglaise armée d'un obusier et qui mouillait dans la rade sous protection des canons de la forteresse turque. Après une première tentative de nuit avortée, les nageurs parvirent, de jour, à s’emparer de la chaloupe mais ne purent la ramener à terre. Ils se résignèrent à démonter l'obusier et à le jeter à la mer, ramenant comme preuves de leur réussite les boulons qui arrimaient le canon à l'embarcation. L’opération fut exécutée par le fourrier Paul Davezac qui y gagnera ses galons de sergent et finira capitaine d’artillerie.

Pendant ce temps se déroulait le 16 avril la bataille dite du Mont-Thabor mais les pontonniers ne semblent pas y avoir participé. En définitive et après huit assauts, la garnison de Saint-Jean d’Acre résistera aux troupes françaises qui se retirèrent le 21 mail 1799 et retournèrent vers leur base de départ. Sur le chemin du retour, elles vainquirent les troupes ottomanes lors de la bataille terrestre d'Aboukir (25 juillet 1799)
Ce fut l'une des dernières victoires françaises. 

Bonaparte, général en chef quitte l’Egypte pour rentrer en France.

La situation militaire en Europe s'était détériorée dans le courant de l'année 1799 sous la pression des coalisés et des russes qui repoussaient nos troupes en Italie. 

Avec l’aval du Directoire, Bonaparte quitta l'Egypte le 9 août 1799 pour rentrer en métropole. Il confia le commandement au général Kléber. Ce départ du futur Empereur souleva la polémique et les quolibets des Anglais. 

Il arrivera à Fréjus le 8 octobre 1799 et pris la situation militaire en main afin de reconquérir l’Italie.

caricature de l'Anglais Cruikshank sur la fuite d'EgypteLes opérations sous commandement des généraux Kléber puis Menou

Malgré le départ de Bonaparte, les opérations militaires continuaient en Egypte dans ne ambiance morose. Puis le nouveau commandant en chef, le général Kléber entama des négociations avec le général anglais Sidney Smith pour rapatrier son armée en France. Ce fut la convention d'El Arisch signée le 28 janvier 1800. Mis en confiance, le général Kléber commença à abandonner les places fortes de Katieh, Salhéyeh, Bilbeis et Suez pour regrouper ses forces dans les ports de la côte. Mais le gouvernement refuse cet accord, les délais et en attendant que cette décision parvienne en Egypte, les troupes ottomanes ont avancées et se sont établies aux abords d'Héliopolis.


Bataille d'Héliopolis puis reprise provisoire du Caire

Installé à El Khânka, les troupes ennemies sont attaquées par le général Reynier qui remporte une grande victoire malgré une infériorité numérique importante. Mais un corps turc avait fait mouvement avant la bataille et entré dans le Caire où la ville s’était soulevée contre l’occupation française. Il faudra donc réinvestir la capitale égyptienne dont la reprise durera du 22 mars au 27 avril et fut brutale. Pendant cette période, on ignore quelle fut la participation des pontonniers aux combats. Mais le 14 juin 1800, le général Kléber est assassiné par un rebelle égyptien et le commandement de l'expédition revient au général Menou, malgré quelques réserves de ses pairs.

Prise d'Aboukir puis d’Alexandrie par les Anglais

Depuis le départ de Napoléon et l’assassinat du général Kléber, le moral n’est pas au beau fixe dans l'armée d'Orient. C’est dans cet état d’esprit qu’une armée anglaise commandée par le général Abercrombie débarque devant Aboukir. Les Anglais prennent le 8 mars 1801 le fort d'Aboukir vainement défendu par le général Friand, tandis que l’armée turque avance vers Alexandrie. L’armée française se réunit devant cette ville le 20 mars. Les combats auront lieu le 21 mars et seront gagnés par les Anglais. Les troupes françaises se retranchent alors dans la ville assiégée. Le siège durera du 21 mars au 31 août 1801 capitulent. Parmi les unités qui avaient participées à la défense de la ville se trouvaient ce qui restait de la compagnie des pontonniers d’Orient.
De son côté, le général Belliard bloqué au Caire par l’ennemi va négocier le 27 mai avec le général anglais un traité d'évacuation de ses hommes.

L’armée d’Orient capitule et revient en France

Enfin, le général Menou, commandant en chef après Kléber, retranché à Alexandrie capitulera le 31 août 1801 après un siège qui fit de lourdes pertes. Aux termes de négociations franco-anglaise, le corps expéditionnaire retrouvera la France à bord des vaisseaux anglais et turcs, avec ses drapeaux et ses armes. Les retours débuteront à partir du port de Damiette le 1er mars 1801 et s’échelonneront jusqu’au mois d’octobre Ainsi rentreront environ 26.690 hommes rentrèrent à bord des navires de l'ennemi.

Le retour des pontonniers
La compagnie des pontonniers d'Orient revint en France à la fin du mois d'Octobre 1801. Ses pontonniers et sous-officiers furent versés à la 8 ème compagnie du 1er bataillon de

Les officiers et pontonniers rescapés de la compagnie d’Orient

Les survivants de la compagnie de pontonniers d’Orient, appellation qui figure sur le registre du 1er bataillon de Pontonniers conservé aux archives militaires (25Yc 223) furent rapatriés au mois d'octobre et débarquèrent au mois de décembre 1801.
Ils étaient au nombre de 27, sous officiers et pontonniers confondus et furent affecté à la 8 ème compagnie du 1er bataillon ( registre à la date du 1er pluviose an 10 ( 22 septembre 1802).

Cette compagnie fut intégrée dans l'armée des Grisons qui se trouvait avec le général Macdonald et descendait vers Gênes venant des Alpes italiennes, après l’armistice de Trévise signée le 15 janvier 1801.
C'est ainsi que la 8ème compagnie et ses trois  officiers, retrouva la 1ère compagnie du 1er bataillon affectée à l'armée des Grisons. Le quatrième, le capitaine Bouchu fut chargé du commandement du 1er bataillon de pontonniers, étape qui lui permettra d'être promu ultérieusement général d'artillerie.

Liste des pontonniers rescapés:

Les pontonniers d'Orient affectés à la 8 ème compagnie du 1er bataillon campagne d'Egypte débutée le 28 octobre 1797 (1er germinal an 6 ). Ils revinrent en France le 13 décembre 1801 (22 brumaire an 10)

- sergent major BRICOU Toussaint, né le 8 septembre 1771 à Paris
- sergent DAVEZAC Paul, né le 10 décembre 1779 à Tournon-en Agenais, Lot-et-Garonne ( 47)
- sergent MONCEAU Pierre né le 13 décembre 1761 à Lyon, Rhône, (69)
-  sergent RIVET Jean Baptiste, né le 15 décembre 1774 à Nantes Maurest, Loire-Atlantique (44)
-  sergent TESNIER Jean né le 27 décembre 1775 à Tours, Indre-et-Loire (37)
- caporal CAMPET François, né le 26 mars 1778 à Rochefort-sur-Neron , Charente-Maritime (17)
- caporal MORILLON, François né le 14 juillet 1775 à Nantes, Loire-Atlantique (44)
- caporal ROBBE (ROBLE) Nicolas, né le 2 mai 1773 à Braisne, Aisne (2)
- pontonnier AILIER dit ELIEGE Joseph Martin né le 31 août 1780 à Lectoure, Gers ( 32)
- pontonnier AUDIBERT Antoine, né le 19 août 1777 à Alès , Gard (30)
- pontonnier BARRAS,Pierre, né en 1778 à Vitry, Saône-et-Loire (71)
- pontonnier BASSET Jean, né en 1775 à Latresne -Gironde (33)
- pontonnier BAUDRY Charles, né en avril 1778 à Beaulieu, Vendée (85)
- pontonnier DUPUIT Antoine, né le 23 octobre 1777 à Valence, Lot-et-Garonne (47)
- pontonnier FIER Mathieu, né en février 1780 à Lyon, Rhône (69)
- pontonnier FOUCHARD Pierre, né en 1779 à Camroux, Manche (50)
- pontonnier GONDOLFE Auguste, né le 4 octobre 1781 à Cogolin , Var (83)
- pontonnier GUITARD Noel, né le 20 août 1772 à Le Vigen, Haute-Vienne (87)
- pontonnier LAMBERT Jacques ,né en 1778 à Charron, Charente-Maritime (17)
- pontonnier LUC Baltazar, né à Marseille, Bouche-du-Rhône (13), date omise
- pontonnier MEUNIER Honor, né en 1778 à Fréjus, Var, 83
- ouvrier       MEUNIER (MONIER) Guillaume, né le 17 avril 1774 à Sucheil, Luce Loire-Atlantique (44)
- pontonnier MILLIET André, né le 29 juillet 1777 à Avignon, Vaucluse (84)
- pontonnier PERODOT Philibert, né en 1776 à Noirmoutier-en-Ile, Vendée (85)
- pontonnier QUEBRET François, né le 14 mai 1778 à Bordeaux, Gironde (33)
- pontonnier RENAUD (REYNAUD) Jean Baptiste, né le 9 août 1777 à La Roquebrussane, Var (83)
- pontonnier RIVE Antoine, né à Legans en Suisse (date omise)
- pontonnier ROCHE Pierre, né en octobre 1772 au Puy-en-Velay, Haute-Loire (43)
- pontonnier ROYER Jean, né en 1775 à Rousseus, Charente-Maritime (17)

Ils étaient 29 sur les 75 partis de Gênes.

 


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