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Traduction aléatoire


Les pontonniers pendant le passage du Rhin le 24 juin 1796. Extrau du dessin d'après nature par Jean Baptiste Stuntz (1753-1836) gravé par Benjamin Stix ( 1772-1811)Chapeaux et uniformes des pontonniers militaires

Le corps des pontonniers fut créé en 1793 à partir de soldats servant dans les unités d’infanterie des armées du Nord et de Sambre-et-Meuse. Ils portaient alors l'uniforme de leurs unités d'origine. De leur coté existaient 2 compagnies de mariniers volontaires de Strasbourg qui, afin  de se distinguer de la Garde Nationale de cette ville de garnison, dotée du bicorne de feutre remplaçant le tricorne de l'ancien régime, auraient abaissés la partie droite du bicorne, laissant relevée la partie gauche, l'agrémentant de l’ancre utilisé sur le Rhin. Ces unités disparâtres seront ensuite amalgamée dans le 1er bataillon de pontonniers. 

Ci-Contre, détails du passage du Rhin le 24 juin 1796. Tableau de Jean Baptiste Stuntz (1753-1836)

chapeaux pontonniers, vue d'artistes

A partir de 1796, le conseil d’administration du 1erbataillon de pontonniers en  garnison à Strasbourg est compétent pour la fabrications et à la qualité des uniformes et des chapeaux. La durée de vie de ces équipements était de 2 ans ( Arrêté du 7 frimaire an II -7 décembre 1793) et d’un an pour la culotte en tricot et le caleçon de toile. La valeur de cette masse d’habillement était de 20 Francs pour l 'artillerie à pieds, les pontonniers, les ouvriers, les mineurs et les sapeurs.

C'est vraisemblablement à partir de cette période que les 8 compagnies de pontonniers sont dotés du chapeau caractéristique des volontaires strasbourgeois. Ce couvre-chef militaire était  fabriqué en gros feutre de laine brune ou noire,  galonné en noir, sa coiffe est ronde, la bordure du côté droit est horizontale, celle du côté gauche est relevée pour faciliter le chargement du fusil avec sa baguette. Sur la partie relevée figuraient la cocarde tricolore portée sur le chapeau de toutes les armes mais avec en dessous l’ancre des mariniers du Rhin. L'uniforme était celui de l’infanterie,  avec habit de drap bleu foncé, collet et épaulettes  bordées d'écarlate. Gilet rouge à deux rangées de boutons, pantalon bleu à nœuds hongrois et tresses écarlates. En grande tenue, le chapeau était surmonté d'un plumet rouge. 
Pour le travail en été, les pontonniers portaient une chemise de toile, pantalon avec guêtre et un calot avec pompon à l'extrémité d'une cordelette.

Le chapeau de l'uniformisation (1797-1804)

A noter qu'à partir du 15 août 1799, Bonaparte qui commande l'expédition d'Egypte ordonne que le drap de couleur bleu soit réservé à l'artillerie auquelle sont déjà rattachés les pontonniers Cependant rien n'indique que la 1ère compagnie du 2 ème bataillon venant d'Italie et servant en Orient ait été dotée du chapeau caractéristique. Il semble que dans un premier temps, ce chapeau ait été réservé aux pontonniers du Rhin, terme générique pour désigner le 1er bataillon. On distingue d'ailleurs au moins deux fabrications différentes pour ce couvre-chef dont les détails figurent sur les photos suivantes:
chapeau de pontonnier (1797) pontonnier93.fr, photo Musee Armée bruxelles
chapeau pontonnier, pontonnier93.fr Photo Musee Armee Bruxellesé
chapeau pontonnier 1800- Musee Armee Paris
1) Crédit photo Musée de l'Armée de Bruxelles. Rare chapeau de pontonnier de la période révolutionnaire, vue du côté droit.  
Première  fabrication, fond plat arrondi
2) Même chapeau vue de face, avec fond arrondi. On distingue la fixation  de l'aile gauche sur le fut cylindrique. 3) Crédit Photo Ulrich d'après exemplaire du Musée de l'Armée de Paris .
Seconde fabrication à fond plat.

Ces deux chapeaux de pontonniers, respectivement conservés aux Musées des Armées de Bruxelles et de Paris auraient été fabriqués entre 1797 et 1804.
1) Première fabrication 

Chapeau en feutre de laine foulée teint de couleur noire, souvent décolorée en couleur brune. Fut cylindrique avec à la base une ganse en galon. Dessus du fut plat à bord arrondi recouvert de cuir imperméabilisé cousu. Bordure large d'environ 8 centimètres, légérement plongeante et cerclée d'une ganse en galon, avec une aile gauche relevée et dépassant la hauteur du fut d'environ 15 centimètres. Cette aile est fixée au fut et comporte  à son extrémité supérieure une cocarde tricolore en tissus plissé, disque blanc au centre, cerclée de bleu, de blanc et de rouge souligné en blanc. Cousue sur l'aile relevée, la dimension de la cocarde est d'environ 15 cm de diamètre, mais elle n'est pas maintenue sous la ganse en V située à l'arrière de l'aile. En dessous de la cocarde est fixée une ancre à jas en métal avec cordage enroulé sur la tige principale.

2) Seconde fabrication :
Chapeau en feutre noir, fut cylindrique cerclé à la base d'une ganse en galon  bordure galonnée. Dessus du fut plat en cuir imperméabilisé agraphé au fut. L'aile gauche relevée du chapeau est identique à la précédente mais semble renforcée car plus épaisse que la précédente. Elle porte une cocarde en tissu d'environ 10 centimètres de diamètre maintenue par une gance en galon de couleur aurore formant un V  partant de la bordure supérieure, avec bouton d'uniforme fixé à la partie inféreure. Plumet écalate dont la base est glissée dans  un tube maintenu par la cocarde.  Ancre en métal à jas de même forme et dimension que la précédente mais sans cordage autour de la tige principale.
NOTA
Les officiers subalternes auraient portés le même chapeau que la troupe, mais avec ancre et ganse dorées. Plumet écarlate également.
Pour les tambours et autres musiciens, voir la planche Uniformologie

Disparition du chapeau de pontonnier remplacé par le shako (1804-1810)

A partir de la réforme impériale de 1804, l'uniforme de l'armée française est rationalisé et modifié. Les pontonniers reçoivent celui de l'artillerie à laquelle ils sont désormais rattachés sous l'appellation Artillerie-Pontonnier. Leur uniforme est donc identique à celui des artilleurs à pied, soit habit bleu foncé avec collet, revers et parements de même couleur, culotte bleu avec guêtres jusqu'au genou. passepoil du collet et des revers écarlates, parements et  pattes écarlates passepoilées de bleu, poches en travers passepoilées d’écarlate, retroussis écarlates ornés de grenades bleues; Veste et culotte bleues, guêtres noires ou grises, souliers noirs. Les boutons d'uniforme étaient  en laiton.

Cette situation durera jusqu’au décret impérial du 18 février 1808 qui diminuera les compétences des conseils d’administration et créera le capitaine d’habillement. Ce dernier commandait une compagnie au dépôt du bataillon et supervisera la confection et la qualité des uniformes et leur délivrance aux nouvelles recrues. A cet effet, il gérait un corps de métiers spécialisés attaché à l'état major du bataillon ou du régiment, avec pour adjoint des maîtres ouvriers (tailleurs, cordonniers, armuriers) chargés de la confection des uniformes . Ces ouvriers étaient plus ou moins compétents, aussi les officiers utilisaient souvent des tailleurs civils pour la confection de leur uniforme.

Cette réforme, mise en place vers 1805-1806,  met fin au chapeau caractéristique des pontonniers qui est désormais  remplacé par un shako dotée de plaques différenciées selon les types et spécialités d'armes.

Le Shako du pontonnier.

shako artillerie-pontonnier 1812Destiné à protéger des coups de sabre porté de haut en bas et des intempéries,le shako ressemble à un tube évasé vers le haut avec une visière agraffée sur le fût en feutre. Le dessus est en cuir de vache. Les seules distinctives propres aux pontonniers sont la cocarde nationale et un plumet ou un pompon de couleur écarlate.  

Le fut du shako est en feutre, haut d'environ 20 cm, le sommet est recouvert par une calotte de cuir de vache ciré, de 24 cm diamètre, rabattu sur le fut . Sur le devant est fixée une visière de cuir de vache attachée au feutre par des agraphes. L’intérieur du shako est garni d’une coiffe en toile (cadis) qui se serre avec une ficelle. 

Le shako des officiers d'artillerie et de pontonniers,  de meilleure qualité, voyageait dans un coffret en carton, recouvert de papier peint.

 


Modification des attributs du shako

Pour l'artillerie à pied et les pontonniers, les plaques de shako subiront les modifications suivantes, selon Christian Blondieau dans "Aigles et shakos du 1er Empire":

plaque shako 1er bataillon pontonnier 1806-1810 plaque de shako 1812
règlement de 1806. Plaque en cuivre jaune avec n° du bataillon estampé (p.20, fig 49) réglement de 1812. Plaque à l'aigle reposant sur un soubassement  (p.61 fig 145)

A partir de 1812 et jusqu'à la  seconde Restauration de 1823, le shako sera normalisé pour l'ensemble de l'infanterie et de l'artillerie.
Comme le précédent modèle, ce couvre-chef militaire était  en feutre, mais plus haut et plus évasé dans le haut que son prédécesseur. Il comportait une visière en cuir verni noir, laqué de couleur verte en dessous et le pourtour supérieur était  garni de velours noir cerclé d'écarlate.
Le shako était agrémenté de jugulaires en cuivre, d'un pompon écarlate et en grande tenue était ajouté un cordon et des raquettes écarlates. 
Dans le même temps, la culotte d'uniforme était remplacée par un pantalon droit, de couleur bleu, sans guêtre.
A noter que par exceptions les pontonniers de la Garde, crées en 1814, ne portaint pas la shako mais un bonnet à poil -surnommé l'ourson- avec plaque losange sur le devant, aigle et houppette rouge. 

En 1823, après l'Empire et la première Restauration, le shako devenait cylindrique et plus haut, orné d'une cocarde blanche et d'une plaque aux trois  fleurs de Lys, tandis que le pantalon d'uniforme devient blanc pour un temps. Puis il sera encore modifié, mais c'est une autre histoire. 

uniforme pontonnier type 1797

uniforme 3

uniforme de pontonnier 1823

uniforme de sergent vers 1865-1890

Type 1797 Type 1er Empire 1812 Type Restauration (1823)

Type 1850-1860
(Photo de Mme Michèle Brunat )

L'armement individuel et drapeau des pontonniers jusqu'en 1815
Fusil de dragon modèle 1777

glaive d'infanterie

Armement individuel

Les pontonniers de la République et  du 1er 'Empire étaient dotés du fusil de dragon, modèle 1777, modifié en 1802. Plus court que celui de l’infanterie, il était sans précision au dessus de 150 mètres.  La giberne noire était celle de l'infanterie avec  buffleterie blanche. S'y ajoutait un glaive d'artillerie, genre de sabre briquet court à lame droite . Il sera remplacé à partir de 1816 par un modèle plus évolué, à monture en laiton fondu, à simple croisière et fusée à écailles. La lame était à à double  tranchants avec gouttière médiane.

1er drapeau

Etendard du 1er bataillon des pontonniers du Rhin

A l'origine, les pontonniers étaient dotés d'un fanion tricolore à bande blanche plus large que les deux autres, avec au centre un ancre de marine, à gauche la lettre P (pontonniers) et à droite R (République ) le tout entouré d'un cercle de branches de chêne.

Il s'agit d'un étendard, les pontonniers n'étant doté réglementairement d'un drapeau officiel qu'en 1811. Il restait d'ailleus à la garde du dépôt de Strasbourg.

A noter que selon l'arrété du Consulat cité à la rubrique uniforme,  la durée de vie d'un drapeau attribué à un corps militaire était de 12 ans.

drapeau 1796

Etendard du 2ème bataillon des pontonniers d'Italie

Il aurait été attribué en 1796-1797 par Bonaparte qui créa les deux premières compagnies de pontonniers lors de sa première campagne d'Italie. Elles formèrent l'embryon du 2ème bataillon surnommé d'Italie par opposition au 1er bataillon dit du Rhin. L'hypothèse est vraisemblable mais nous n 'avons pas trouvé confirmation dans les textes de la remise de ce drapeau ni même de ses attributs ou inscriptions. Plusieurs artistes l'ont représenté avec deux haches et deux ancres de pontonniers. Il s'agissait vraisemblablement d'un étendart et non d'un drapeau réglementaire.

Le dessin de droite est une représentation publicitaire représentant le drapeau du 2ème bataillon, avant les transformations consécutives au nouveau réglement de 1804. Il provient de la collection d'albums publicitaires Bozon Verduraz de Christian Mitel.


drapeau de 1804

Drapeaux et étendards

A partir du réglement de 1804, chaque bataillon est doté d'un drapeau dont la hampe est surmontées d'un aigle doré, dont le caisson porte le numéro de l'unité.  Le drapeau mesurait 80 x 80 cm, et ne comportait ni frange ni cravate.. En toit cas, les pontonniers n'auraient pas eu de porte-aigle ou d'adjoint porte-drapeau- armé d'un esponton muni d'une flamme car aucune de ces mentions ne figure dans l'effectif du 1er bataillon. 
On ignore  donc si les pontonniers reçurent un tel emblème avant 1811, année à laquelle  l'Empereur Napoléon leur attribua un emblème tricolore  qui restera  au dépôt de Strasbourg.

 L'historique du corps indique que, le 10  mai 1852, un nouveau drapeau surmonté  d'un aigle, leur fut attribué et remplacé au fil de ses changements de numéro. Après la capitulation de Strabourg en 1871, il fut déchiré en 3 morceaux. Il portait alors le numéro 16, avec sur la partie blanche les campagnes militaires des pontonniers suivantes « Rhin, Adige, Danube, Niemen, Berezina, Alma, Inckermann, Sébastopol, Magenta, Chine ». Il se trouve actuellement dans une vitrine du Musée de l’Armée aux Invalides et ses dimensions sont celle d’un étendard et non d’un drapeau. 

http://www.drapeaux.org/France/Empire_1/1804.htm


vers les illustrations de Henri Garnier Tanconville

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 modifié 20 juillet 2012

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