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La Troisième coalition contre l'Empire ( 1805)

Sous l'impulsion de Bonaparte, le Consulat ne baissait pas le garde sur le plan militaire et rassemblait ses troupes dans des camps militaires situés en majorité dans le Nord à Deventer (Hollande) - Gand (Belgique), Saint-Omer et Compiègne et enfin Douai où stationnaient  4 compagnies du 1er bataillon de pontonniers (Les 3 ème, 4 ème et 5 ème venues de Crémone (Italie) et la 2 ème de Worms (Palatinat), les autres compagnies du bataillon étant à leur dépôt de Strasbourg. Les autres villes de garnison étaient Saint-Malo et Bayonne selon le décret de Saint-Cloud du 25 prairial an XI (14 juin 1803)   

Ce fut une période de paix armée qui dura 3 années, chacun des protagonistes préparant ses forces pour les combats à venir.

Le 18 mai 1804, le 1er Consul Bonaparte était proclamé Empereur des Français et fondait le 1er Empire. 

Ses politiques économiques et expansionniste bloquent les débouchés de l'Empire britannique inquiet des annexions et alliances françaises en Italie (Gênes, Parme) en Allemagne ( Bavière, Bade, Wurtemberg) en Europe du nord ( royaume de Danemark et Norvège) , république batave et enfin de la nomination de Napoléon depuis 1803 de médiateur de la confédération helvétique. Puis le 5 mars 1805, Napoléon est proclamé roi d'Italie et annexe le 6 juin la république ligurienne de Gênes.

L'Angleterre et la Russie puis l'Autriche et la Suède constitue la troisième coalition contre l'Empire.

Cette expansion impériale française en Europe formera la base de la troisième coalition qui verra le jour au traité de Saint-Pétersbourg entre l'Angleterre et la Russie, rejointes le 9 août 1805 par l'Autriche et la Suède

Les pontonniers changent d'uniforme et le 1er bataillon participe aux exercices de débarquement en Angleterre.

C’est dans ce cadre de paix relative que l’armée française se réorganise sous l’impulsion de l’Empereur.

Les deux bataillons de pontonniers vont encore une fois changer d’uniforme et après avoir abandonné leur traditionnel chapeau, vont maintenant adopter le sobre uniforme de l’artillerie.

Les pontonniers pouvaient parfois participer à des missions secrète comme les quinze hommes du 1er bataillon qui participèrent à Ettenheim, dans le duché de Bade.le 15 mars 1804 à l'enlévement du duc d'Enghien. C'est eux qui firent passer en une seule fois les 300 chevaux du 26 ème dragons participant à l'expéditions (Correspondance de Napoléon du 10 mars 1804) . Mais dans la majorité des cas, les pontonniers travaillaient en unité constituée. Ce fut le cas au mois d’août 1804 où les compagnies du 1er bataillon de pontonniers commandées par le commandant François Louis Bouchu quittent leurs garnisons avec armes et bagages pour rejoindre  l’armée des Côtes-de-l’Océan constituée dans la région de Boulogne-sur-Mer en vue de préparer un débarquement en Angleterre.  Ils s’agissaient de la 2 ème compagnie qui s’établira à Saint-Omer, des 3 ème et 4 ème compagnies qui  prendront garnison à Boulogne, Douai et Calais, la 7 ème compagnie se positionnera à Dunkerque et la 8 ème plus au sud à La Fère (Oise).  Ces pontonniers participeront à de nombreux exercices de franchissement, débarquement et de navigation avec la flottille rassemblée au port de Wimereux devant les 180.000 hommes regroupés dans ce camp.  Par contre, la  8 ème compagnie stationnée à Strasbourg et Mayence restera à disposition du 3 ème corps de la Grande Armée stationnée en Allemagne tandis que la 1 ère compagnie restait en Italie dans les garnisons du Frioul (Pordenone, Palma Nova) face à l’Autriche.

Le 2 ème bataillon ne participa pas au camp de Boulogne, car il était en Italie aux ordres du général Masséna. Ses 8 compagnies restaient stationnées au Piémont et en Lombardie, dans les garnisons de Mantoue, Pavie, Turin, Goro et Valenza.
Ses unités étaient exercées à mettre en oeuvre les nouveau bateaux construit à partir de 1803 et appelé modèle d'avant-garde de l'an 11. Ils étaient utilisé dans un nouvel équipage de pont, le modèle ancien de type Gribeauval étant dénommé désormais équipage de réserve. 

Mais les coalisés passent à l'offensive 

De son côté, l’Angleterre finance en sous-main la coalition qui rassemble russes, suédois et autrichiens et prévoit leur jonction en Bavière afin d’attaquer la France sur ses arrières. C'est ce que fera l'armée autrichienne qui passe à l'offensive avec ses pontonniers en Bavière puis dans le Bade-Wurtemberg tandis que l'armée russe de Koutousov se regroupe à Vienne. L’Empereur réagit et le 7 septembre 1805, dirige l’armée des cotes de l’Océan rebaptisée « Grande Armée » vers Vienne via Strasbourg. Et le premier bataillon au complet avec ses haquets et ses bateaux reprend le chemin de l'Est. Maintenant tout est clair, le projet d'invasion de l'Angleterre est définitivement abandonné, d’autant plus que le 21 octobre 1805, les flottes françaises et espagnoles réunies avaient été détruites par l’amiral Nelson à Trafalgar. L'Angleterre est maintenant maîtresse de mers.

Comme dans la plupart des coalitions, le sort des combats va se jouer en Allemagne et en Italie

Les ponts établis par le 1er bataillon lors des campagnes d'Allemagne et d'Autriche

Les premiers ordres de l’Empereur destinés aux pontonniers de la 3 ème compagnie étaient précis (Correspondance militaire de Napoléon Ier,Tome troisième Paris - 1876 ordre du 4 octobre 1805 partis de Ludwigsburg n° 610, 612, 613, 614, 615, 616, 617 et 619. « Les pontonniers établiront un pont avec leurs bateaux et des embarcations de commerce pour franchir le Rhin à Spire aux ordres de Soult du 4 ème corps ( 3 ème compagnie) et un autre pont de même nature à Phalsbourg aux ordres de Ney du 6 ème corps ( 2 ème compagnie) . Chaque corps d’armée doit avoir ses propres moyens de franchissement et doit rassembler les bateaux et nacelles qui pourraient se trouver dans son secteur et les tenir disposés à être transportés partout où besoin sera. Augereau doit aller à Huningue et passer le Rhin pour aller à Fribourg (Suisse) . Bernadotte du 1er corps (1ère compagnie)  jettera un pont sur le Danube entre Neubourg et Ingolstadt. Davoust du 3 ème corps (7 ème et 8 ème compagnie) devra se procurer des bateaux à Oettingen ou sur les rivières Altmühl ou la Wœrnitz.

Soult devra mettre les pontonniers sur les voitures afin de faire marcher l’équipage de réserve jour et nuit, et faire en sorte que cinq ou six bateaux soit à Nœrdlingen pour le 15 octobre. Lorsqu’ils seront arrivés ils devrons se rendre au pont de Harburg à deux lieux de Donauwœrth pour rétablir le pont. La route qu'ils prendrons devra être reconnue libre pour les conduire au-delà de l’embouchure du Lech, du côté, de Bertolzheim, à moins que le pont de Donauwœrth soit pris par surprise. »

 C’était la première fois que les pontonniers de la 3 ème compagnie voyageaient, sur ordre de l'Empeeur,  en voitures afin d’arriver plus rapidement sur les lieux d'un lancement de pont.

La manoeuvre prévue fut réalisée à la lettre et Napoléon installa comme prévu son QG à Noerdlingen, venant de Paris via Strasbourg. En s'installant en cette ville, il fait croire aux Autrichiens que ses troupes allaient passer par la Forêt Noire. En fait, le 4 ème corps du maréchal Soult après avoir passé le Rhin le 4 octobre à Spire avec son armé et, grâce au travail de sa 3 ème compagnie de pontonniers, fait un mouvement tournant par Heilbronn puis Donauwœrth où une autre compagnie de pontonniers a réparé le pont. De son côté, le 6 ème corps du maréchal Ney a passé sur le pont jeté par ses pontonniers de la 2 ème compagnie face à Durlach et s’est porté à Stuttgart. Ils rejoignent ainsi le maréchal Bernadotte du 1er corps qui avait fait mouvement de Hanovre sur Gœttingen puis Würzburg, où il est arrivé le 23 septembre 1805, bientôt rejoint par le général Marmont, arrivé de Mayence via le pont de Cassel. De son côté, le 3 ème corps du maréchal Davout est à Manheim, et s’est porté, par Heidelberg et Neckarelz, sur la rivière Neckar tandis que le 5 ème corps du maréchal Lannes venu de Kehl est à Ludwigsburg.

Ainsi s'achèvent les manoeuvres préparatoires qui, grâce aux acteurs méconnus que sont les pontonniers, vont amener les corps d'armées sur les lieux d'une série de combats menés contre les troupes coalisées à Wertingen - Haslach-Jungingen – et enfin d' Elchingen le 14 octobre où les Autrichiens seront sévèrement battus. Puis ce sera les batailles d'Amstetten ( dite de Dürenstein ) de Hollabrunn et enfin la prise des ponts sur le Danube par ruse, ce qui donnera accès à Vienne la Capitale de l'Autriche. Devant cette défaite, les troupes autrichiennes se retirent à Ulm le 20 octobre 1805, leur forteresse proche.

La bataille cruciale des trois empereurs.

La bataille décisive aura lieu le 2 décembre 1805 à Austerlitz, (de nos jours Slavkov, en République tchèque) surnommée la « bataille des Trois Empereurs ». Malgré son infériorité numérique, Napoléon Ier dirige la manoeuvre et inflige une défaite humiliante aux armées du Tsar et de l’archiduc d’Autriche. L’armée russe se retire en Pologne tandis que l'Autriche demande la paix. Après ces durs combats, le 1er bataillon de pontonniers ira se reposer au couvent viennois de Klosterneuburg. C'est là que son lieutenant-colonel Dessales prit ses quartiers. Aux ordres des capitaines de compagnies Chapuis (5 ème), La Rue (1 ère) Galant ( 7 ème) et Zabern (3 ème),  les pontonniers se feront remarquer des moines par leur honnêteté et leur calme. Ils iront construire à la fin du mois de novembre un pont sur le Danube à Nussdorf mais qu'il faudra le retirer le 8 décembre à cause du gel intense. 

Puis les pontonniers auront la joie de saluer l’Empereur qui passera au couvent le 20 décembre, en route vers Presbourg où la paix sera signée le 26 décembre. Ces détails nous sont connu par le livre des moines qui notèrent que le bataillon quittera le couvent le 5 janvier 1806 en direction d'Ausbourg et Ulm.

Mais l'Allemagne et l'Autriche n'étaient pas les seuls théâtres d'opération car l'Italie était aussi un point important sur l'échiquier militaire européen.

Le 2 ème bataillon de pontonniers, toujours sur la brêche  en Italie (1805 )

Affecté à l’armée d'Italie commandée par le maréchal Jourdan,  le 2 ème bataillon commandé  depuis 1802 par le directeur des équipage de pont Ponge comptait au mois de janvier 1805 un effectif de 515 pontonniers. Il était affecté à l'artillerie aux ordres du général Lacombe Saint-Michel et son adjoint le général italien Calori, le Quartier Général étant à Milan. Les pontonniers travaillaient parfois avec des effectifs  d'un bataillon de pontonniers italiens  fort de 240 hommes. 

Ces pontonniers étaient dispersés dans les garnisons du Nord de l'Italie mais leur dépôt principal était à Turin où stationnait un équipage de pont composé de 31 bateaux et haquets dont partie provenait de la campagne de 1801. Il était servi par  les 4 ème, 5 ème et 6 ème compagnies du 2 ème bataillon. 

pontonniers en colonneAfin d'aller combattre les Autrichiens, les bateaux furent rassemblés sur le Pô à embouchure du Mincio à Borgo-Forte. Mais la centaine de voitures et l’équipements des harnais étaient en mauvais état faute d'avoir été entretenus. Il fallut cependant quitter la garnison vers le 15 octobre et le 26 octobre l’équipage était à Isola-Alta. Mais une quinzaine de voitures avaient été détruites pendant le voyage réalisé par temps de pluie et du matériel manquait pour lancer les trois ponts demandés par le commandement 4 .

1) Les deux premiers furent établis le 28 octobre sur la rivière Piave, chacun avec 8 bateaux et des chevalets .

2) Le suivant fut lancé en retard, le 30 octobre, sur l'Adige au dessus de Bussolengo.

L'armée aux ordres de Masséna put traverser mais il fallut ensuite réaliser un autre pont à Albaredo avec les ressources locales.

Ces franchissements de rivières préparaient la bataille de Caldiero qui se déroula le 30 octobre contre les Autrichiens qui remportèrent la victoire. Pour effectuer la retraite, les pontonniers durent lancer le lendemain un grand pont à Pescatine suivit les 1e et 2 novembre de 2 grands ponts à 7 km de Vérone, chacun avec 16 bateaux amarrés à des arbres car le courant était trop fort pour le ancres. Le 13 novembre 2 autres ponts furent construits sur la rivière Tagliamento  l’un devant Valvasone, le second plus en aval, ce qui permit aux troupes françaises de remporter la victoire contre les Autrichiens. Puis  le 17 novembre, le lancement d'un pont sur l’Isopso devant Goritzia permit de préparer la victoire de Piombino qui se déroula le 24 novembre mettant les troupes autrichiennes  en fuite.  Tous ces ponts furent lancés par les pontonniers mais quelle fut la part respective des Français ou des Italiens de l'ancienne armée cisalpine - commandées par le chef de bataillon Vives détaché de l'armée française (Archives Nationales, AF *IV 1392- Liste des officiers détachés auprès de l'armée italienne au 1er décembre 1804). Nous l'ignorons encore. 

Le royaume de Naples occupé 

Voyant les troupes françaises en difficulté, le roi de Naples déclarait le 20 novembre 1805 la guerre à la France. Par mesure de rétorsion, l'Empereur fit occuper son royaume en décembre 1805  par les troupes du général Gouvion Saint-Cyr. De leur côté, les troupes françaises de Turin se mettaient en mouvement et remontaient vers l'Autriche via Leibach. 
Elles se trouvaient à mi-chemin, à Adelberg, où elles apprirent la signature de la paix avec l'Autriche. A  partir de cette date, la 1ère compagnie stationnera au dépôt des équipages de la forteresse de Palmanova, à l'est de l'Italie alors que les 4 ème et 8 ème compagnies furent casernées à Turin, à l'ouest, afin d'assurer le transport du ravitaillement et des munitions sur le Po à destination de la garnison de Mantoue.  Quand à la 8 ème compagnie, elle sera employée à la reconstruction d'un grand pont sur le Po. Toutes ces unités de pontonniers avaient contribués à la victoire et l’Empereur accorda au 2 ème bataillon une gratifications de 7.481 Francs par décret du mois de juillet 1805.

Une paix toujours  fragile

La paix sera signée à Presbourg le 26 décembre 1805. L'Autriche abandonnait la Vénétie orientale au royaume d'Italie de Napoléon. L'Autriche conservait Trieste mais perdaient la Dalmatie et les bouches de Cattaro, remises au royaume d'Italie. Les alliés de Napoléon,  le margraviat de Bade obtenaient l'Ortenau et le Brisgau, le Wurtemberg Constance et les mutliples possessions habsbourgeoises en Souabe. Enfin la Bavière annexait le Vorarlberg, le Tyrol et le Trentin, ces trois états du sud de l'Allemagne étant indépendants. L’Autriche payait en outre une indemnité de guerre de 40 millions de livres mais obtenait l'archevêché de Salzbourg.

Page modifiée le 12 novembre 2008

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