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La 7 ème Coalition, l'ultime défaite de Waterloo (1815)
Après l’abdication de l’Empereur, le roi Louis XIII reprend son trône et sa Cour se reconstitue, avec au premier plan les militaires qui l’ont suivi en exil.. Arrivé dans les fourgons des royaumes européens, le roi procède à une réorganisation de ses armées. A cet effet, il constitue un conseil de guerre le 6 mai 1814 dans lequel siègent la plupart des anciens maréchaux d’Empire dont Ney, Augereau et MacDonald. Leurs travaux aboutirons à l'ordonnance royale du 12 mai 1814 qui réorganisait l’infanterie, la cavalerie, le Génie et l’artillerie dont relevait les pontonniers. Cette réforme amena l'intégration d'officiers issus de l'émigration puis le rétablissement des corps de la Maison du Roi, tels les compagnies de gardes-du-corps, les gendarmes, les mousquetaires et les Cent-Suisses. Cela provoqua de la grogne dans les rangs mais pas de problèmes spécifiques chez les pontonniers, car pour ne pas licencier l'encadrement, le ministre décida le 24 septembre 1814 de nommer 2 chefs de bataillon par bataillon. Ainsi furent nommés Chapuis et Leclerc pour le 1er et Baillot et Busch pour le 2 ème bataillon.
Puis s'ensuivit une diminution de moitié du corps qui passa à 8 compagnies en temps de paix. Le nombre d’officiers était identique soit 35 officiers dont 3 officiers d’Etat-Major. Les sous-officiers du bataillon étaient 6, soit 1 adjudant 1 sergent-major maître constructeur, 1 caporal tambour, 1 maître tailleur, 1 maître cordonnier et enfin 1 maître armurier. Les sous-officiers et pontonniers étaient au nombre de 502 dont 1 sergent-major, 1 fourrier soit un total de 537 militaires (Selon l'ouvrage "Les derniers jours de la Grande-Armée" par Hyppolite de Mauduit, Paris 1847, p.133). Cette réorganisation venait à peine d'être mise en place que la situation politique se modifiait profondément avec le retour de l'Empereur.
Le 1er mars 1815 Napoléon qui s’est évadé de l’île d’Elbe revient en France et débarque à Golfe-Juan.
Cette période va être marquée par sa remontée vers Paris car toutes les troupes envoyées par le roi pour arrêter sa progression vont se rallier à sa personne. Le 20 mars 1815, Napoléon entre à Paris et reprend aussitôt le pouvoir civil et militaire qu’il avait quitté en abdiquant. Il réorganise son armée, faisant appel à ceux qui ont servis sous ses ordres. Il va marquer sa sollicitude à l'égard des pontonniers dont il a tant manqué lors de la campagne de France de 1814. Sa correspondance et ses ordres à ce sujet sont explicites. En voici le résumé:
« Les trois dépôts de pontonniers de Douai, Metz et Strasbourg seront réunis dans cette dernière ville. Le 10 mai, les équipages de pont qui se préparent au 2 ème corps d'armée à Douai manquent de cordages. Le lendemain 11 mai, l'équipage de pont de l'armée du Nord doit pouvoir passer l’Escaut, la Sambre et les canaux de Belgique. Le 13 mai 1815. Nous avons 8 compagnies de pontonniers. Laissez en une à Strasbourg, une à Metz, les 6 autres à Douai, Paris et Laon. Commandées par le meilleur officiers de pontonniers, elles seront affectées à l'équipage de pont de l'armée du Nord. Le 12 mai, le rapport sur les équipages de pontons me paraît un peu vague. Vous ne faites pas connaître le nombre de chevaux d’artillerie qu’il faut pour atteler ces pontons et quant ils seront attelés . Vous me dites que les haquets et pontons sont réunis aux dépôts de Lille, La Fère et Saint-Omer. Que vous faite organiser à Paris un équipage de même force que celui de Douai. Répondez plus catégoriquement. Quelle est la largeur des canaux de Condé, de l’Escaut du côté de Mons, de la Sambre, du canal de Charleroi, de ceux de Bruges et de Bruxelles et enfin de la Meuse du côté de Maestrecht ? Combien faut-il de pontons pour faire un pont sur chacune de ces rivières. ? Combien ais-je de pontons sur haquets prêts à partir de Paris ? Quand pourront-ils être réunis dans une position entre Avesnes et Laon ? Combien faudra-t’il de compagnies pour le service de ces pontons ? »
A la lecture de ces instructions et ces interrogations, on constate que dès la fin du mois d'avril, l'Empereue sait que lea armées coalisées porterons leurs efforts sur la Belgique. Il réagit en conséquence et à paartir du 15 mai, il réussit à reconstituer 10 compagnies de pontonniers, ce qui lui permet d'en envoyer une à Lyon pour l'armée des Alpes, de renforcer Strasbourg avec 2 compagnies et de garder rles 6 autres entre Paris, Laon et surtout Douai où le dépôt de matériels de cette ville disposait du seul équipage de pont disponible, soit 30 pontons et 10 bateaux. Il ordonne de les faire atteler par des chevaux d’artillerie et non par ceux de réquisition . A cet effet, il fait acheter 300 chevaux pour les pontonniers le 26 mai 1815 et 1700 pour la Garde impériale. Puis il fait déplacer 5 des 6 compagnies de pontonniers dont il dispose à Guise ( Aisne) avec les bateaux disponibles, en précisant bien de pas utiliser les chevaux de la Garde. Ces 5 compagnies étaient à disposition du parc de réserve du général Reille en attendant leurs affectations définitive, précisant « Garder l’ancienne compagnie de Vincennes en cas de besoins ».
Puis il fait concentrer un parc d'artillerie important au fort de Vincennes composé de 150 canons et quelques 650 voitures.
Par un travail acharné et malgré les pertes subies lors de la campagne de Russie, l'Empereur réussit à rassembler quelques 160.000 hommes qu'il concentre dans le département de l'Aisne entre Guise, La Fère, Laon et ainsi qu'à Douai dans celui du Nord , au plus près de la Belgique où les armées coalisées se rassemblent.
Au départ de Douai, l'équipage de pont de l'armée du Nord comprenait 207 véhicules et était servi par 6 compagnies du 1er bataillon de pontonniers.Chacune était munie de 5 bateaux d'avant-garde et 5 pontons.Elles étaient divisées en 2 sections de 3 compagnies affectées au parc du Génie. La première section était mise à disposition de chacune des divisions des généraux Reille, Vandamme et Gérard. Il s'agissait des 5 ème, 6 ème et 7 ème compagnies.
La seconde section était à disposition du parc de réserve d’artillerie et comprenait la 4 ème compagnie et probablement les 2 ème et 3 ème compagnies..
La première de ces batailles eut lieu à Ligny le 16 juin 1815. Elle opposa le 4 ème corps d'armée du général Gérard qui battit les Prussiens. L'artillerie de réserve fut engagée avec la 4 ème compagnie du capitaine Moutonnet à effectif réduit de 43 hommes (S.H.A.T. C 35, Livret de situation certifié conforme à Metz le 5 juin 1815). A l'issue du combat, elle fut renforcée à 67 hommes et intégrée à la réserve du Génie du général Rognat.
La seconde bataille aura lieu le 18 juin aux Quatre-bras le 18 juin entre le maréchal Ney et le Wellington le duc anglais qui sera vainqueur.
La troisième bataille, la plus connue, eut lieu également le 18 juin à Waterloo. Ce fut un choc de titans qui opposa Napoléon à l'armée coalisée qui gagnera le combat.
Les historiens discutent encore sur cette défaite et les raisons du retard de la division du général Grouchy. Aussi nous ne nous attarderons pas sur cette bataille où la 4 ème compagnie de pontonniers était présente sur le flanc gauche, en arrière du 2 ème corps du général Reille.
Quant aux autres compagnies, elles se trouvaient avec le parc d'artillerie près des Quatre-Bras et avaient remplis leurs missions, c'est à dire lancés quelques ponts sur la Sambre et les avaient gardé. Ils seront d'ailleurs bien utiles lorsque l'armée battra en retraite.
Ainsi se termina l'ultime bataille de l'Empereur, sans que nul ne parle des humbles pontonniers.
Après avoir participé aux opérations militaires en Belgique et à la défaite de Waterloo, les 6 ème et 7 ème compagnies de pontonniers commandées par le commandant Chapelle et le chef de bataillon Chapuis rentrèrent en France en passant par le dépôt de la Fère, dans le département de l’Aisne. Ils y arrivèrent le 24 juin, en bon ordre, fortes de 250 hommes avec leurs matériels. Leur commandant avait l'intention de continuer leur marche en direction de Paris, mais le colonel Berthier commandant de garnison les intégra dans le système de défense de la ville. Les pontonniers se virent attribuer la défense du secteur de la porte de Laon (http://www.histoireaisne.fr/memoires_numerises//chapitres/tome_09/Tome_009_page_070.pd)
Il y eu plusieurs combats contre l'armée prussienne qui n'insista pas outre mesure. Le 7 juillet le commandant prussien envoya un émissaire porteur d'une copie de la Convention de Paris qui signait la Paix. Les combats cessèrent mais les troupes prussiennes firent le blocus de la ville qui refusait de se rendre. Cet encerclement dura 5 mois et le 5 novembre 1815, un ordre du général prussien Blùcher reconnu que la garnison et son dépôt d'armement appartenait au roi de France. L'armée prussienne cessa aussitôt l'encerclement.
Par cette résistance acharnée envers et contre tous, la garnison de la Fère et ses pontonniers avaient sauvés leurs matériels, leurs armements et les bateaux et haquets confiés à leur garde. S'ils s'étaient rendu, ce matériel aurait été saisi par les vainqueurs alors qu'il restait à notre pays.
Cette ultime résistance marquait la fin des pontonniers dont les débris des 1ère, 2 ème, 3 ème, 4 ème 5 ème et 8ème compagnies furent rassemblées à Bourges et à Limoges où elles furent licenciées le 9 novembre 1815 par le général Charbonnel. Il en fut de même pour les 6 ème et 7 ème casernées à La Fère et les 9 ème et 10 ème à Strasbourg avec le depôt.
Au moment où les pontonniers de la Révolution et de l'Empire disparaissaient, Napoléon 1er était en route pour son exil définitif car il accostait le 16 octobre sur l'île de Sainte-Hélène. Il avait abdiqué le 22 juin 1815, s'était livré aux Anglais le 15 juillet 1815. Le roi était revenu et l'Empereur déchu mourut le 5 mai 1821.
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