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Les guerres du Portugal et d'Espagne (1808-1814)

Le coup de force de Napoléon

Après avoir conclut à Tilsitt une paix temporaire avec le Tsar de Russie, l'Empereur s’était allié avec le roi d’Espagne Charles IV pour constituer un corps expéditionnaire franco-espagnol qui alla occuper le Portugal alliée de l'Angleterre. Sous prétexte de renforcer ses troupes d'occupation, Napoléon fit un coup de force contre des garnisons espagnoles puis força le roi d'Espagne à l'abdication au profit de son frère Joseph Napoléon. Devant ces actions, la population madrilène se révolta le 8 mai 1808, début de la lutte de libération espagnole contre les troupes françaises.

Cette situation provoque la défection du contingent espagnol sous commandement du général Junot dont les troupes sont harcelées à partir du mois de juillet par une insurection portugaise liée aux troupes espagnoles. 

Pontonniers et officier du Royal EngineerLe 21 juillet 1808, le général Dupont de l'Estang capitule devant une armée espagnole, à Bailen, en Espagne alors qu'il se dirigeait vers le sud du Portugal. Les troupes françaises furent faites prisonnières, notamment deux compagnies de pontonniers, les 3 ème et 4ème du 1er bataillon, qui furent emmenées en captivité sur les  pontons espagnols de Cadix. Pour la petite histoire, cinq d'entre eux réussirent à s'échapper sous la conduits du commandant Grivel des marins de la Garde, en s'emparant d'un petit bâtiment, et rejoignirent les troupes françaises à Sainte-Marie. Il s'agissait du sergent François Didier, originaire de Rouvrois-sur-Othain (Meuse), du caporal Frédéric Guillaume Nussbaum,  de Strasbourg et des pontonniers Philippe Henri Schmitt et  Jean Krebs, tous de la 4e compagnie et enfin du pontonnier mayençais Clément Matter de la 3e compagnie.

Puis le 1er août, un corps expéditionnaire anglais commandé par Sir Arthur Wellesley, le futur duc de Wellington, débarque au Portugal pour soutenir portugais et espagnols réunis. A noter la présence dans ce corps expéditionnaires de quatre compagnies d'artificiers et pontonniers du 2 eme bataillon du Royal Engineer. 
Ci-contre uniforme des pontonniers britanniques

Devant cette coalition militaire locale, les troupes françaises sont battues une première fois à Evora puis une seconde le 21 août 1808 à Vimeiro. Son armée décimée, Junot doit capituler et signe à Cintra une convention avec les Anglais qui lui permet de ramener par mer une partie de ses troupes démunies de matériels à Rochefort et Quiberon. A partir de cette double capitulation, le Portugal fera office de base arrière pour l'armée anglaise ravitaillée par sa flotte.

Napoléon augmente le nombre des pontonniers

Dès le mois d'avril et afin d'être proche des actions militaires engagée, l’Empereur s’était installé à Bayonne et visita le jeudi 21 avril 1808 le dépôt des matériels militaires de cette ville. Il y trouva le matériel - pontons et chevalets- construit en 1794, pour les pontonniers de l'armée des Pyrénées Occidentales et apparemment non utilisé. Il fit remettre ce matériel en état ( Conférence de Jean-Claude Lorblanches pour le Souvenir Napoléonien) et donna l'ordre suivant conservé dans les minutes de la Secrétairerie d ‘Etat datées du 13 juillet 1808 1 à Bayonne. « Le 1er bataillon de pontonniers sera désormais composé de 10 compagnies. Le 2 ème sera composé de 6 compagnies". A la suite de ce décret, les 2e et 5e compagnies du 2e bataillon qui se trouvaient en Autriche passent au 1er bataillon à la suite des 8 compagnies affectées. Elles prennent l'appellation de 9 ème et 10 ème compagnies .

Création de l'armée d’Espagne et affectation des pontonniers.

Puis Napoléon créa le 7 septembre 1808 l'armée d'Espagne, qui englobait les troupes déjà sur place, avec en renfort le 1er corps d'armée du maréchal Victor venu directement de l'armée du Rhin, avec la 6 ème compagnie de pontonniers et son matériel, qui lui était incorporée .

Ainsi au début d'octobre 1808, 180.000 fantassins, artilleurs et canonniers subdivisés en 6 corps d’armées stationnaient en Espagne.

Les compagnies de pontonniers arrivèrent à Bayonne dans le courant du mois d'octobre, via Strasbourg où leurs effectifs avaient été complétés. Il s'agissait des 2 ème et 4 ème compagnie du 1er bataillon venues sans matériel de passage de rivière, leurs armements individuels et 5 chevaux. Dès leur arrivée elles rejoignaient le corps d'armée à laquelles elles étaient affectées.

Ainsi à partir du mois d'octobre 1808, le 1er bataillon de pontonniers comprenait les compagnies suivantes qui resteront en Espagne jusqu'à la retraite de 1813:

        Le 2 ème bataillon de pontonniers fournira également sa  3 ème compagnie qui était affectée en 1809 au 7 ème corps du général Augereau  de l'armée de Catalogne. Elle venait de Mantoue en Italie où elle stationnait en 1808.
Les autres corps d'armées étaient démunis de pontonniers, c'est à dire les 2 ème corps du général Bessière , le 4ème du général Lefèvre et le 6 ème du général Ney ainsi que le corps de réserve. Par contre, ils pouvaient faire appel aux pontonniers des corps voisins.

Les premiers combats en Espagne eurent lieu dans le nord de l'Espagne où se trouvaient plusieurs places fortifiées dans lesquelles les troupes espagnoles s'étaient retranchées. Ce fut le cas à Gerone (Catalogne) et surtout Sarragosse (Aragon)  où la forteresse résista victorieusement du 29 juin au 14 août 1808 à un premier siège mené par le général Jean Antoine Verdier. Puis le siège fut abandonné, faute de pontonniers pour faire franchir le fleuve Ebre à l'artillerie lourde destinée à briser les défenses de la ville. Cette situation irrita Napoléon qui décida de prendre la situation en main.

La 6 ème compagnie de pontonniers à Espinosa

haquet attelé avec bateau en route vers ..Sous l’impulsion de l’Empereur qui entre personnellement en Espagne, le général Soult enfonce les troupes espagnoles à Burgos (7 et 10 novembre 1808). A l’Ouest, le général Victor, est vainqueur à Espinosa (11 novembre) , bataille à laquelle participa la 6 ème compagnie de pontonniers, la première à étre arrivée sur place. Au Nord, le général Lannes bat les troupes espagnoles qui se retranchent dans la ville fortifiée à Tudela (23 novembre) alors que le général Moncey repousse l'armée espagnole d’Aragon qui se retranchent dans la plate-forte de Saragosse (30 novembre).

L'Empereur quitte l'Espagne sans espoir de retour

Ainsi les armées espagnoles conservent 2 ponts d'appuis importants qui menacent les lignes de communication entre Madrid et Perpignan et gardent le contrôle de l'Ebre et du canal d'Aragon qui relie ces deux villes. Les victoires de Burgos et d'Espinosa ayant dessérées l’étreinte anglo-espagnole, l’Empereur prend avec le 1er corps d'armée la route de Madrid, force le défilé de Somo-Sierra (3 décembre 1808), et ramène Joseph Napoléon dans la capitale espagnole le 13 décembre.

Le général Soult, successeur de Lefèvre commandant du 2e corps d'armée d’Espagne, achève la manœuvre en battant le 19 janvier 1809 les troupes de Wellington qui remontait du Portugal vers le Nord par la vallée du Douero. En déroute, les troupes anglaises rembarquent à la Corogne, au Nord-Ouest de l'Espagne, abandonnant leur matériel dont un équipage de pont qu'ils brulèrent et tuèrent les chevaux qu'ils ne pouvaient embarquer.

Satisfait de la situation l’Empereur quitte définitivement l’Espagne le 19 janvier 1809 pour Bayonne puis Mont-de-Marsan, Il ne reviendra jamais sur ce théâtre d'opération, déjà préoccupé par l’Autriche qui prépare une 5 ème coalitions. Mais avant de partir il ordonne de prendre impérativement le contrôle de la ville fortifiée de Saragosse où s'est retranchée l'armée espagnole d'Aragon.

La guerre des sièges des 2 ème et 4 ème compagnies sur la côte méditerranéenne.

Après le départ de l’Empereur, c'est le roi Joseph Napoléon qui prit la direction des opérations et rassembla les effectifs de deux corps d'armée pour assiéger, pour la 2 ème fois, le camp retranché de Sarragosse.

Le siège commença le 28 novembre par le 3 ème corps du général Moncey dont s'était le secteur, renforcé par l’infanterie et la cavalerie du 6 ème corps de Ney et enfin le 5 ème corps de Mortier. Il fallait attendre l’arrivée de parc de siège et son artillerie lourde et l'équipage de pont venu de Bayonne avec les 2 ème et 4 ème compagnies du 1er bataillon. Enfin le convoi qui s'étendait sur plus de 10 kilomètres arriva vers le 15 février après avoir parcouru 350 kilomètres en terrain montagneux.

Aussitôt les pontonniers sont mis à l'oeuvre et prirent une part décisive en lançant avec le Génie quatre ponts qui permirent le franchissement du fleuve à 60 pièces d'artillerie lourde et à l’infanterie. Ce fut le pire siège de la guerre d’Espagne qui se termina le 21 février 1809. Il coûta la vie à 3.100 militaires français dont une majorité de polonais du régiment de la Vistule et à 54.000 civils et soldats espagnols.

La ville conquise, la 4 ème compagnie de pontonniers et partie de l'équipage de pont regagnent la base de l'armée du Nord à Pampelune , alors que la 2 ème compagnie reste à Saragosse avec le 3 ème corps qui passe sous commandement du général Suchet.

C'est la seule des quatre compagnies qui participera à la grande majorité des sièges de villes fortifiées ou de forteresses alors que les autres compagnies participaient aux batailles rangées ou en retraite. Elle finira la campagne de France en 1814 à Toulouse, toujours aux ordres de Suchet alors duc d'Albuféras.

Pendant ce temps, la guerre d'Espagne se poursuit et en février 1809, le maréchal Soult pénètre à nouveau au nord du Portugal. Il remporte une victoire à Porto le 29 mars mais doit abandonner le terrain au mois de mai pour revenir en Espagne.  Puis le 10 décembre 1809 les troupes du  général Augereau ( 7 ème corps) et sa 3 ème compagnie de pontonniers commandée par le capitaine Bourges du 2 ème bataillon prennent Gerone où étaient retranchées les troupes espagnoles. 

A partir de cette époque, des dissensions se firent jour entre généraux car le nouveau roi d’Espagne éprouvait des difficultés à se faire obéir. En fait, chaque commandant de corps d'armée combattait en fonction de ses intérêts propres et aucun plan d'action n'était coordonné sur l’ensemble du théâtre d’opération. Ce sera l'une des causes de l'enlisement des troupes d'occupation napoléonniennes

mouvements des pontonniers en Espagne 

Carte des itinéraires des compagnies de pontonniers durant la guerre d'Espagne

L'évolution de la situation générale, toujours plus de troupes.

A partir de 1809, les victoires et les revers militaires s'équilibrent. Les effectifs engagés étaient au 1er juillet 1809 de 288.766 hommes et 36.050 chevaux, - selon Jean Still , mai 2006, sources état de situation C 8 436 SHD- . Ce chiffre considérable de troupes d'occupation va faire naître un fort sentiment nationaliste espagnol qui va s'exprimer dans une nouvelle forme de guerre - la guérilla- qui coûtera à l'armée impériale plus d'hommes que les combats. En effet, les pertes atteignaient 100 hommes par jours soit quelques 180.000 hommes pour toutes les campagnes d'Espagne. De leur côté, les insurgés, comme on disait jusqu'en 1812,  perdirent environ 25.000 hommes.

Les malheurs des pontonniers du général Eblé au Portugal

En 1810 la situation militaire nécessite des renforts que l'on fit venir d'Allemagne. Parmi ceux-ci figurait la 10 ème compagnie du 1er bataillon de pontonniers arrivée avec l'artillerie de l’armée du Portugal confiée au général Masséna. Cette armée remporta une série de succès. Mais pour arriver à proximité de Torrès Vedras au sud du Portugal où les troupes anglaises s'étaient retranchées, il fallut construire pour une unité d'artillerie du général Tirlet un pont de cordage qui s'avéra efficace puisqu'il supporta une pièce de 8 avec 4 chevaux et 2 artilleurs. C'était près de Punhete sur la rive droite du fleuve Zézére. C'est dans cette région que Masséna désireux de faciliter ses communications, demanda à Eblé son général commandant l'artillerie de lancer un pont en travers du fleuve Tage 23 . Mais sa 10 ème compagnie de pontonniers n'était dotée que de 5 à 6 barques. Il fallut construire sur place une quarantaine de bateaux par le génie et les pontonniers, et en réquistionner ou acheter autant. Les pontonniers firent beaucoup d'effort pour lancer ce pont qui nécessita environ 80 bateaux et se trouvait à Pinhette. Mais les troupes françaises ne purent franchir les défenses anglaise qui recevaient des renforts par mer. la situation militaire se détériora et le général Eblé reçu l'ordre de détruire ce superbe pont qui fut brûlé le 5 mars 1811 pour ne pas être pris par l'ennemi. Il fallut également détruire 2 ponts volant et bac, 8 nacelles et un autre pont à chevalet. Tous ses ponts détruits derrière elle, l'armée put battre en retraite et revenir en Espagne où elle arriva au mois d'octobre. Masséna payera ce revers par sa disgrâce et sera remplacé par le général Marmont.

La défaite de Vitoria en 1813 amorce la retraite vers la France.

Il n'y aura plus de tentative d'envahir le Portugal car la situation se détériore pour les armées impériales sur la quasi totalité de la péninsule ibérique, sauf sur la côte méditerranéenne tenue par l'armée d'Aragon. 
Dès le début de l'année 1812,  la situation militaire se dégrade rapidement en Espagne, d'autant que des effectifs et de nombreux officiers sont prélevés afin de renforcer la « Grande Armée » qui se prépare en Allemagne et en Pologne car Napoléon avait en effet décidé d'ouvrir un second front et d'envahir la Russie. Ce fut le cas de la 3 ème compagnie  du 2 ème bataillon  passée sous commandement du général Mac Donald  remplaçant Augereau, qui rejoindra la garnison de Metz. Ces départs confortent  les troupes anglo-espagnoles qui forcent nos troupes à rompre le combat aux Arapiles le 22 juillet l812, sur la route de Madrid, ce qui oblige le roi Joseph à évacuer la capitale espagnole avec sa cour. Sa retraite couverte par le maréchal Soult le ménera à Valence, sur la côte méditerranéenne. L’armée d’Aragon ne peut nourrir cet afflux de militaires et gens de cour et la caravane royale rependra la route côtière la France. Mais l'armée espagnole encerlait Barcelone et il fallut attendre qu'elle soit repoussée pour que le roi puisse passer et rejoindre Pampelune puis Bayonne.  

Puis le 5 octobre des navires anglais débarquèrent des troupes et quelques pièces d’artillerie au sud de Denia mais furent repoussées par l'armée d’Aragon. Pour avoir protégé efficacement la retraite du roi Joseph, le maréchal Soult est nommé par l’Empereur au commandement de l’armée d’Espagne mais les troupes impériales seront battues par le duc de Wellington le 21 juin 1813 à Vitoria.

Cette bataille perdue après la fuite du roi est significative et fut le signal  de la retraite générale. En effet, la ville était le nœud des routes pyrénéennes. et ouvrait la route du pays basque aux troupes anglo-espagnoles et portugaises. Cette défaite sans appel démoralisa les quelques 197.000 hommes encore en Espagne, qui n'ont qu'une hâte, rentrer en France. Comme les autres unités, les compagnies du 1er bataillon, ( 2 ème,  4 ème, 6 ème et 10 ème ) feront retraite vers la France.  
Seul Suchet résiste à Tarragone avec les débris de son armée d’Aragon, et bat les Anglais le 12 juin, toujours avec la 2 ème compagnie de pontoniers dans ses effectifs. C’est l'un des derniers sursauts car le 25 juin l’armée impériale quitte définitivement Pampelune en direction de la France, par la route de Bayonne. Les dernières unités à quitter l’Espagne seront celles du maréchal Suchet qui remonte vers Barcelone à partir du 5 juillet avec ses matériels et en longeant la Méditerranée.

Ci-contre, bataille de Vitoria en 1813, vue du côté des troupes anglaises

Prise de Bayonne par les troupes anglaises et impact de la Berezina en Russie

De l'autre côté, sur la façade atlantique, les anglo-espagnols et portugais sont vainqueurs à Nivelle le 10 novembre tandis qu'ils prennent Bayonne après un siège.

A la même époque, le général Eblé commandant des 2 bataillons de pontonniers sauvait de l'anéantissement la «Grande armée» au passage de la Bérézina.Cette défaite marque également la fin du théâtre d’opération espagnol car le 11 décembre 1813, l'Empereur rend le trône d’Espagne au roi Ferdinand VII qui était en résidence surveillée à Valencay.

De ce fait et malgré des dissensions internes, la majorité des troupes espagnoles regagnent leur pays mais les troupes anglaises poursuivent leur avance en France à partir des Pyrénées. La France affaiblie par la perte en Russie de sa Grande-Armée est maintenant envahie de tous côtés.

Les pontonniers dans la bataille de France (1814)

La bataille de France commence par des combats retardateurs comme à la bataille d'Orthez de janvier au 27 fevrier 1814 sur la cote atlantique puis à Toulouse où s’est retranchée l’ex-armée d’Aragon de Suchet. Mais l’avance des troupes anglaises est irrésistible et le 10 avril elles prennent Toulouse. De leur côté, les troupes prussiennes et russes marchent sur Paris, prenant les troupes de l’Empereur en tenaille.

C’est le début de la fin pour la campagne de France qui allait amener la chute de Napoléon.

Page modifiée le 16 novembre 1809


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1- Note Archives Nationales, série 384 AP 106 Dossier Suchet.

2- La 2 ème compagnie était affectée à l'origine au 6 ème corps de Ney mais fut transférée au 3 ème corps de Moncey lorsque Ney quitta Sarragosse pour rejoindre le roi Joseph Napoléon à Madrid.

3- Selon les mémoires du Général Bigarré, aide de camp du roi Joseph Napoléon (1775-1813) Paris Kolb 1893 p. 278.

4- Journal des Sciences militaires, 2 ème série, tome XXI, par J. Corréard, 1838, p. 376 à 380.