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Son fils Constantin devient abbé de Saint-Gildas-de-Rhuis (Morbihan)

A l'origine, Constantin Chevalier père avait porté son choix sur l'abbaye auvergnate d'Aubrac mais fut concurrencé par la comtesse de la Chapelle Babou de la Bourdaisière, pour son fils François d'Escoubleau de Sourdis, cousin germain de Gabrielle d'Estrée, maîtresse du roi Henri IV depuis quelques années. Après avoir été avisé par la légat du Pape que cette abbaye avait été attribuée, Constantin renouvela sa demande en fournissant ses lettres de créances auprès du roi Henri IV  à la fin de l'année 1597 en sollicitant l'attribution de  l'abbaye bretonne de Saint-Guedan, ancienne appellation de l'actuelle Saint-Gildas-de-Rhuis pour son jeune fils . Le  monarque accepta et fit rédiger par ses services  une lettre adressée au Pape Clément VIII (1536-1605) afin d'obtenir une dispense d'âge car le jeune Constantin Chevalier était mineur de 14 ans .

C'est ainsi que Constantin Chevalier fils, né vers 1583 à Paris où son père était marguillier comptable de la paroisse Saint-Côme devint en avril 1598 le 38 ème abbé commandaté ( ) du monastère Saint-Gildas-de-Rhuis (Morbihan), nom actuel de Saint-Guedan. Il succédait au camérier du Pape l'abbé Guillaume V d'Avançon de Saint-Marcel (1591-1598e. La confirmation papale intervint le 13 novembre 1598.

Déceptions et emprisonnement.

A la prise de possession du jeunne abbé, , l'abbaye et son domaine  en état de délabrement avancé, avait été détériorée par l'occupation des Huguenots pendant les guerres de religions, ne comptait que quatre moines et était endettée par des conflits avec les fermiers . Ce furent des années diffiçiles, puis la s'aggrava après le décès de son père, d'autant plus que sa jeunesse et le fait que la population et les notables locaux  avaient difficilement accepté un roi protestant, comme d'ailleurs les familles dominantes comme celle de Montigny, diffiçilement ralliées au nouveau roi. Aussi, en 1607, l'abbé et sa mère la veuve Chevalier décidèrent de résigner le poste. Mais le seul candidat, Guillaume de Montigny, bien au courant des difficultés financières de l'abbé, tenta de lui forcer la main et le fit retenir par le gouverneur du château de Suscinio, qui n'était  autre que Louis de Montigny, un membre de sa famille. La veuve Chevalier adresse une requête au roi qui fit remettre le jeune l'abbé en liberté et suspendit la résignation en cour dans l'attente d'une enquête diligentée par son conseil privé. A son terme, une transaction financière, dont nous ignorons le montant, fut  versée à l'abbé  qui s'en retourna à Paris.

Mariage à Paris

En 1608, l'ancien abbé, devenu écuyer et secrétaire à la Chambre du roi , épousa Élisabeth , fille de Robert Moreau, secrétaire à la chambre du roi , époux de feue Anne Godart, fille présumé du notaire au Châtelet Séverin Godart et de Marie Montigné. Avec ce mariage, la boucle était bouclée car il s'agissait de la petite-fille de Pierre Moreau, le bailleur de fond des greniers à sel parisien, les Moreau étant également co-seigneur de Bondoufle et de Merlan sous l'appellation de Moreau de Merlan.

Mais l'administration ne perdait pas ses droits et en 1609, Constantin Chevalier devra régler avec le financier Scipion Sardini une taxe au Parlement de Bretagne pour arrérages sur l'abbaye remontant aux années 1589. Puis il hérita en 1626 de la part de sa mère décédée, laquelle avait acquise la part détenue sur Merlan par Jean Moreau, frère de Robert déjà cité.

Désormais seigneur à part entière de Merlan, Constantin fit scandale dans l'église de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) car le curé ne lui avait pas réservé un banc en sa qualité de seigneur local. Mais l'abbé de Saint-Maur, seigneur temporel du lieu, refusa toute compromission car Constantin, effectivement seigneur de Merlan, ne possédait à Noisy-le-Sec que l'arrière-fief de Londeau, l'autre arrière-fief appelé de Raison étant en partie sur la localité voisine de Bondy.

Postérité de l'ancien abbé Constantin Chevalier.

De son mariage avec Élisabeth Moreau était née vers 1600 Anne Chevalier qui, au décès de sa mère en 1634 hérita par bénéfice d'inventaire de la moitié de la seigneurie de Merlan. Plus tard, en 1645 elle recevra l'autre moitié détenue par feu son oncle et tuteur Jacques Chevalier. Anne s'était mariée en 1640 avec l'écuyer Claude Poyer , gentilhomme de la chambre et secrétaire ordinaire à la chambre du roi Louis XIII (1610-1643) . Le couple demeurait à Paris, rue Phlippaux, paroisse Saint-Nicolas et descendait dit-on du chancelier Poyer, mais nous ne pouvons confirmer cette hypothèse.

Claude Poyer décéda en 1653 et sa seigneurie revint à sa femme Anne Chevalier et à leur fils, Claude Poyer, second du nom. Comme son grand-père Constantin Chevalier, il déchaîna une nouvelle querelle, sans aucun succès, contre la congrégation de Saint-Maur à propos de ses droits seigneuriaux sur Merlan. Puis il vendit sa seigneurie le 20 mars 1680.

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